Tsuka a écrit :Les recueils dont tu parles (sans isbn) sont surement des dojins. Dans ce milieu là il y a de tout (pas que des fanzines bd), mais on ne peut donc pas le prendre en compte dans la comparaison avec la France, puisque c'est un marché parallèle et non officiel, tenu par des fans.
Ce n'est pas la seule réponse, en l'occurrence. Des séries à succès ont pu faire l'objet de compilation de documents de production, par le biais de sociétés commerciales (par exemple la chaîne de magasins spécialisés Animate), proposés au public concerné à des prix fixes (généralement mentionnés en dos de fascicule, là où se fait sentir l'absence d'ISBN...)
Les documents de production en question sont souvent des recueils de feuilles de modèles, en effet, mais il arrive que ce soit aussi des séquences animées ou des dessins d'animation isolés, choisis pour leur mise en avant des personnages clés de la série en question. Au hasard, les productions Tôei d'une certaine époque (tels "Captain Harlock", "Dr Slump" ou "Sailor Moon", notamment, mais aussi, bien avant, certains des longs métrages de la première époque du studio) ont pu faire l'objet de tels recueils, mais aussi une bonne partie des production du studio AIC (en OVA comme en productions télévisées), ou, pour une société telle Nippon Animation, bien des titres de leur collection des "Classiques du monde entier", de même qu'une série comme "Conan le fils du futur" (documents précieux, qu'ils s'agisse des recueils de poses-clés ou de ceux de layouts).
Entendons-nous bien : il existe aussi des publications à compte d'auteur dans ce domaine, mais la majorité de ces imprimés, dès lors qu'ils sont reliés en fascicules, sont des publications d'envergure certes restreinte, mais professionnelle.
Tsuka a écrit :Je n'ai jamais acheté d'ekonte ou de packs de settei (hors publications officielles), car je ne sais pas qui les vends à la base, et si cet argent revient en partie aux auteurs ... J'aimerai croire que ce sont les animateurs qui revendent leur travail (ou leur matériel de travail), et pas des opportunistes qui font les poubelles ... mais comme personne ne semble vouloir me répondre a ce sujet, je continue de m'abstenir de commander ce genre de produits
Attitude fort honorable, étant donné que rien de cet argent ne va aux professionnels concernés, et qu'il s'agit très clairement d'une forme de circulation (et de spéculation) aux limites de la loi. Des procès ont pu ainsi opposer certains ayant-droits (des dessinateurs BD dont les originaux des planches, conservés par une maison d'édition réduite à la faillite, s'était retrouvés en vente dans la principale des échoppes en la matière au Japon) à ce type de "revendeurs", et il est clair que ceux-ci exploitent une sorte de "vide juridique" pour toute la partie de leur activité concernant des matériaux de production quels qu'il soient.
Hélas, dans bien des cas, ces matériaux sont revendus en douce par des professionnels, certes, mais pas ceux qui y ont travaillé concrètement (plutôt des chargés de production et autres intermédiaires). De plus en plus souvent, les studios prennent d'ailleurs l'habitude de tamponner sur leurs documents de travail destinés à circuler à l'extérieur comme références(storyboards et feuilles de modèles en particulier) des mentions interdisant la revente de ces documents, sous peine de poursuites légales... Ce qui n'empêche en rien leur apparition dans les bacs des revendeurs en question...
Il y a clairement beaucoup de progrès encore à réaliser sur cet aspect de la condition professionnelle des milieux producteurs d'animation au Japon, surtout quand on voit les prix ahurissants que certains de ces "produits" peuvent atteindre auprès des plus passionnés...