Face à un PS plus pathétique que jamais, à un Bayrou Ni figue-Ni raisin dont je ne comprends pas les idées tant elles me paraissent contradictoires, à une gauche extrême qui remporte mon adhésion philosophique mais dont le programme est inapplicable sans catastrophe économique certaine, je ne sais plus du tout quoi penser.
En 2002 mon coeur balançait, avec des élans de convictions vers Chevènement bien vite muselés pour abonder dans le sens Jospinien par pure fidélité partisane sentant le danger de ne pas voir la gauche au second tour... Bref.
Aujourd'hui, la donne est (selon moi, hein... attention) la suivante: notre pays est effectivement à la traîne sur le plan économique en mauvais élève de l'Europe. Sur le plan social, le moral est au plus bas et les "injustices" de toutes natures sont de plus en plus préoccupantes dans l'esprit des français transformés en autant d'avatars de Caliméro... face à ça, dans les rangs des gauches, on fait l'amer constat d'un ratage effectif de la politique sociale fondatrice de l'idéologie, tous secteurs confondus, car là où le bas blesse le plus, c'est en terme d'utopie: les français ne croient plus au "Grand Soir" (quel que soit le sens qu'on donne à cette expression suranée)... l'Etat Providence a perdu de sa superbe, pointé du doigt comme facteur aggravant de la mauvaise répartition des richesses, entre autres choses.
L'esprit de libre-entreprise et d('une certain)e méritocratie l'emporte allègrement dans les discours dominants qu'on peut observer IRL... même si certains de ceux qui les tiennent sont encore persuadés de précher la parole d'une répartition égalitaire, aveuglés de la réalité de ces idées par leurs convictions de gauche héritées d'une simple tradition.
C'est donc empli de doutes que j'en arrive à la conclusion du principe de réalité: Selon moi, c'est Sarko qu'il nous faut, pour quelques raisons simples:Je fais confiance à la droite dite dure pour effectivement faire tourner à plein régime "l'ultra libéralisme" et poser un peu de pommade sur les plaies ouvertes que ça engendrera.
J'espère que ça génèrera une revitalisation effective de l'économie nationale, nécessaire... Si elle n'y arrive pas, on pourra s'intérroger fortement sur l'utilité de cette idéologie, non ?
J'ose espérer qu'en outre ça permettra à la gauche de se ressaisir et de retrouver une certaine dignité. Mais pour ça, il faudra que la droite assoie sa majorité aux législatives, sans quoi ce serait encore un beau merdier paralytique... et les français goûteraient enfin à ce qui semble être leur fantasme après tant d'années de "social-bien-pensance-attitude": un régime patriarcal et viril (sur la pointe des pieds), si tant est que (comme le rappelait LPA) Nicolas tienne ses promesses.
Je pense qu'il faut réaliser ses fantasmes pour s'apercevoir qu'en vrai, c'est un peu écoeurant et qu'on n'assume pas, finalement.
Mais peut-être aussi qu'on va kiffer, va savoir...
Tout ça pour dire que voter selon mes points de vues idéalistes dépassés aurait été irresponsable tant les gauches ne sont plus crédibles ni philosophiquement pour les plus libéraux ni concrètement pour les plus rouges...
J'allais quand-même pas voter Sarkozy, faut pas déconner non-plus...
Donc je me suis abstenu.
Oui, je sais, c'est maaaal, mais bon.
Là, "j'espère" que la droite répondra à mes attentes... C'est dire à quel point je suis confusionné: mes idées actuelles ressemblent à un suicide moral.
