L'image des formats courts en france
- Fuse
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L'image des formats courts en france
Bonjour,
Voilà une petite question que j’essaye de poser à des personnes qui ont choisi le dessin/bande dessinée comme activité. Peut-être à tort, j’ai remarqué, qu’en France, la manière classique de faire de la bd voire même de la concevoir comme objet en librairie passe par la planche. Que cela soit une planche par gag ou une succession de planches pour arriver à une histoire, elle reste l’unité indivisible. Bien peu de monde se préoccupe des formats courts, comme le format en 4 cases par exemple, qui est d’ailleurs assez dénigré. La situation me paraît bien différente dans d’autres pays, anglo-saxons ou même japonais. Chez nous, peu d’auteurs ont fait carrière sur ce format et pour bien des personnes, des dessinateurs comme Plantu, Geluck et d’autres sont considérés comme « particuliers » dans l’univers classique de la Bd. En opposition, les formats courts, parfois des mêmes auteurs de bds « européennes classiques », sont très utilisés dans leurs sites web et autres blogs. Ils sont souvent très réussis et permettent de se raconter, de manière hebdomadaire et rapidement.
Je me demandais simplement pourquoi cette situation. Le marché français de la publication serait-il aussi frileux pour ne pas considérer les formats courts comme économiquement viable ? Mais alors que dire du succès des albums comme Clavin & Hobbes, Snoopy, Mafalda, les premiers Gaston et quelques autres. Faut-il y voir une sorte de snobisme de la part des auteurs qui le considèrent comme un art trop mineur et qui ne vaut pas la peine qu’on se penche dessus ? Mais nous revenons là à leurs propres batailles pour faire reconnaître la Bd comme un art à part entière et non comme un ersatz de l’art pictural classique. Ou alors est-ce simplement un caractère culturel européen voire français qui fait que les journaux et les maisons d’éditions suivent le goût du public qui n’apprécie guère ce format. Comment alors expliquer le succès grandissant des blogs/sites de dessinateurs francophones qui utilisent de manière presque automatique les formats courts.
Bref, beaucoup de questions donc tout en remerciant ceux qui souhaiteraient m’apporter quelques pistes de réflexions.
Amicalement,
Fuse
Voilà une petite question que j’essaye de poser à des personnes qui ont choisi le dessin/bande dessinée comme activité. Peut-être à tort, j’ai remarqué, qu’en France, la manière classique de faire de la bd voire même de la concevoir comme objet en librairie passe par la planche. Que cela soit une planche par gag ou une succession de planches pour arriver à une histoire, elle reste l’unité indivisible. Bien peu de monde se préoccupe des formats courts, comme le format en 4 cases par exemple, qui est d’ailleurs assez dénigré. La situation me paraît bien différente dans d’autres pays, anglo-saxons ou même japonais. Chez nous, peu d’auteurs ont fait carrière sur ce format et pour bien des personnes, des dessinateurs comme Plantu, Geluck et d’autres sont considérés comme « particuliers » dans l’univers classique de la Bd. En opposition, les formats courts, parfois des mêmes auteurs de bds « européennes classiques », sont très utilisés dans leurs sites web et autres blogs. Ils sont souvent très réussis et permettent de se raconter, de manière hebdomadaire et rapidement.
Je me demandais simplement pourquoi cette situation. Le marché français de la publication serait-il aussi frileux pour ne pas considérer les formats courts comme économiquement viable ? Mais alors que dire du succès des albums comme Clavin & Hobbes, Snoopy, Mafalda, les premiers Gaston et quelques autres. Faut-il y voir une sorte de snobisme de la part des auteurs qui le considèrent comme un art trop mineur et qui ne vaut pas la peine qu’on se penche dessus ? Mais nous revenons là à leurs propres batailles pour faire reconnaître la Bd comme un art à part entière et non comme un ersatz de l’art pictural classique. Ou alors est-ce simplement un caractère culturel européen voire français qui fait que les journaux et les maisons d’éditions suivent le goût du public qui n’apprécie guère ce format. Comment alors expliquer le succès grandissant des blogs/sites de dessinateurs francophones qui utilisent de manière presque automatique les formats courts.
Bref, beaucoup de questions donc tout en remerciant ceux qui souhaiteraient m’apporter quelques pistes de réflexions.
Amicalement,
Fuse
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Moi ce que je vois, globalement, c'est que les formats courts sont orientés plus vers le grand public en général, sont diffusés dans les journaux (Calvin et Hobbes, Mafalda, Peanuts, tout ça est sorti principalement dans des journaux non ?). Et tu ne peux pas raconter vraiment de longue histoire avec ce format... enfin moyen quoi... et avec un rythme qui sera forcément hyper répétitif (un gag par strip).
Et je vois pas trop de genre à part l'humour qui se prête à ce format.
"Chez nous" on a les dessins de presse à la place.
edit : Ah, et autre chose, les "formats courts" cités au-dessus, sont diffusés et ont un succès mondial, alors que la culture des BD comme on l'a en France (enfin d'après ce que j'ai compris) est assez rare quand même.
Enfin d'autre te le diront mieux que moi.
Et je vois pas trop de genre à part l'humour qui se prête à ce format.
"Chez nous" on a les dessins de presse à la place.
edit : Ah, et autre chose, les "formats courts" cités au-dessus, sont diffusés et ont un succès mondial, alors que la culture des BD comme on l'a en France (enfin d'après ce que j'ai compris) est assez rare quand même.
Enfin d'autre te le diront mieux que moi.
TAMATAMATAMATAMA
euh ben non.
Fuse > Je ne partage pas ton opinion. pour le japon, ou les pays anglo saxons, il faut voir aussi la taille des marchés de l'art séquentiel. quand on voit la culture BD, le nombre de pages lues par habitant dans ces pays par rapport au notre, la culture du dessin au japon, qui est meme utilisé pour expliquer comment repasser tes slips, je ne pense pas que le format court souffre d'une reelle discrimination, mais que c'est plutot notre rapport au dessin tout simplement qui est peut etre moins développé. enfin tout ça pour dire que d'autres facteurs sont a prendre en compte et que focaliser sur le format court est une façon etriquée de voir le probleme, s'il y en a un.
d'ailleurs le format court est assez présent ici : il y a charlie hebdo, il y a aussi, je pense, des tas d'ouvrages, de recueils qu'on peut facilement trouver et qui se vendent bien (poungi?). Et surtout, sur le net, il existe des myriades d'auteurs qui mettent en lignes leurs oeuvres. Si tu ajoutes les blogs ça te fait un gros paquet de choses.
Enfin, l'actualité récente des caricatures confirme la vivacité de ce mode d'expression. je trouve meme qu'au contraire, le format court est plus ancré dans la culture française que le reste de la BD et qu'il peut meme se targuer d'etre une institution, ici et ailleurs aussi evidemment.
d'ailleurs le format court est assez présent ici : il y a charlie hebdo, il y a aussi, je pense, des tas d'ouvrages, de recueils qu'on peut facilement trouver et qui se vendent bien (poungi?). Et surtout, sur le net, il existe des myriades d'auteurs qui mettent en lignes leurs oeuvres. Si tu ajoutes les blogs ça te fait un gros paquet de choses.
Enfin, l'actualité récente des caricatures confirme la vivacité de ce mode d'expression. je trouve meme qu'au contraire, le format court est plus ancré dans la culture française que le reste de la BD et qu'il peut meme se targuer d'etre une institution, ici et ailleurs aussi evidemment.
GOD FINGER!!!!
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- " Je ne partage pas ton opinion. pour le japon, ou les pays anglo saxons, il faut voir aussi la taille des marchés de l'art séquentiel. quand on voit la culture BD, le nombre de pages lues par habitant dans ces pays par rapport au notre, la culture du dessin au japon, qui est meme utilisé pour expliquer comment repasser tes slips, je ne pense pas que le format court souffre d'une reelle discrimination, mais que c'est plutot notre rapport au dessin tout simplement qui est peut etre moins développé."
Si je peux me permettre, et même si le point d’encrage des mes questions n’est pas là, je ne vois pas en quoi le nombre de pages lues par personne fait oui ou non le marché des formats courts. Il est certain que les volumes de vente sont bien plus haut qu’en France, mais (et même si on pourrait en discuter des heures) les droits d’auteurs ne sont pas les mêmes par volume vendu, surtout sur la durée. Au risque d’enfoncer une porte ouverte, ce n’est pas la même chose pour un dessinateur de vendre une histoire au sein d’un magazine mensuel de Bd à fort tirage et celui de vendre une Bd cartonnée grand format, même a quelques milliers d’exemplaires, mais qui restera plusieurs mois en rayon.
- "d'ailleurs le format court est assez présent ici : il y a charlie hebdo, il y a aussi, je pense, des tas d'ouvrages, de recueils qu'on peut facilement trouver et qui se vendent bien (poungi?). Et surtout, sur le net, il existe des myriades d'auteurs qui mettent en lignes leurs oeuvres. Si tu ajoutes les blogs ça te fait un gros paquet de choses."
Comme tu dois déjà très certainement déjà le savoir, si d’un côté, tu places les grands quotidiens français hebdomadaires (Le Monde, Le figaro, Le Parisien …) et de l’autre ceux du Japon (Asahi, Mainichi, Yomiuri …) on remarque tout de suite l’absence des dessinateurs pour la France tandis que le Japon les alignent, avec parfois même plusieurs dessinateurs dans le même journal. Les volumes de vente, certes très inférieurs, pour le côté français peuvent sembler encore être la réponse. Comment expliquer alors que des journaux, plus régionaux comme le Chunichi (journal local de la région de Nagoya) aux volumes comparables, voire inférieurs, alignent aussi plusieurs dessinateurs au sein de ses colonnes, tout comme ses concurrents. Il faut descendre dans des revues/périodiques bien plus faibles et plus spécialisées en France pour rencontrer des dessinateurs du quotidien. Ces dessinateurs ont d’ailleurs beaucoup de mal à passer dans des éditions traditionnelles en volumes en vente dans des librairies voire dans des supermarchés (merci encore pour la petite pique gratuite et à mon avis injuste, Koneko, pour le petit nouveau que je suis).
Concernant le net (mais peut-être me suis-je mal exprimé et dans ce cas, je m’en excuse humblement) c’est effectivement une grande effervescence et une grande inventivité qui est visible. C’est donc d’autant plus frustrant de ne pas les voir se finaliser en volumes. La plupart des « blogeurs dessinateurs » que je connais sont sur d’autres projets de Bd plus traditionnelles et non dans des formats courts (il y a bien sûr des exceptions). D’un autre côté, je ne dis pas non plus qu’il n’existe pas de bds aux formats courts en France. Leurs parutions sont surtout plus confidentielles et ils bénéficient peu de retombées médiatiques. Le seul exemple récent en tête est celui de Diego Aranega chez Poisson Pilote. Il a été prépublié (et c’est le seul français pour le moment) dans le quotidien gratuit ‘20mns’ avant sa publication en volume et un passage rapide au Salon du livre de cette année pour dédicace. Un cas rare donc.
- "Enfin, l'actualité récente des caricatures confirme la vivacité de ce mode d'expression. je trouve meme qu'au contraire, le format court est plus ancré dans la culture française que le reste de la BD et qu'il peut meme se targuer d'etre une institution, ici et ailleurs aussi evidemment."
Bien sûr que ce monde est riche d’auteurs et d’idées, tout comme les autres d’ailleurs. Il reste cependant difficile de percer en France quand on utilise ce format. La chose se retrouve d’ailleurs dans les traductions .Combien de bds japonaises en yonkoma ont été traduites en France pour le moment ? Et quelles sont les prochaines prévues ? Dans les deux cas on s’approche du 0. A l’inverse, combien d’auteurs français aux formats courts sont traduits à l’étranger ? Le chiffre est encore minime malheureusement.
Encore une fois, je ne me permets pas juger des raisons du succès ou non des formats courts en France. Je ne cherche pas non plus à minimiser à outrance cet univers et les réussites qui peuvent exister. Je trouve simplement dommage que le nombre d’auteurs, sur net francophone ou non, qui regorgent de talents mais ne se retrouvent pas chez le « grand public » (même si cette expression est étrange). Sans aller à m’appesantir sur la nostalgie, quand j’étais jeune, ce format était bien plus courant qu’aujourd’hui. Hägar Dünor le viking, Pim Pam Poum, Zoé … bref, beaucoup d’auteurs et de séries étaient accessibles (même en traduction). Il en est de même pour les caricaturistes.
En espérant m’être un peu mieux fait comprendre.
Amicalement,
Fuse
P.S. Je suis sûr, Chron, que quelqu’un s’est intéressé à ce sujet et qu’il doit bien exister quelque part une étude intéressante ^^ Reste à la trouver !
Si je peux me permettre, et même si le point d’encrage des mes questions n’est pas là, je ne vois pas en quoi le nombre de pages lues par personne fait oui ou non le marché des formats courts. Il est certain que les volumes de vente sont bien plus haut qu’en France, mais (et même si on pourrait en discuter des heures) les droits d’auteurs ne sont pas les mêmes par volume vendu, surtout sur la durée. Au risque d’enfoncer une porte ouverte, ce n’est pas la même chose pour un dessinateur de vendre une histoire au sein d’un magazine mensuel de Bd à fort tirage et celui de vendre une Bd cartonnée grand format, même a quelques milliers d’exemplaires, mais qui restera plusieurs mois en rayon.
- "d'ailleurs le format court est assez présent ici : il y a charlie hebdo, il y a aussi, je pense, des tas d'ouvrages, de recueils qu'on peut facilement trouver et qui se vendent bien (poungi?). Et surtout, sur le net, il existe des myriades d'auteurs qui mettent en lignes leurs oeuvres. Si tu ajoutes les blogs ça te fait un gros paquet de choses."
Comme tu dois déjà très certainement déjà le savoir, si d’un côté, tu places les grands quotidiens français hebdomadaires (Le Monde, Le figaro, Le Parisien …) et de l’autre ceux du Japon (Asahi, Mainichi, Yomiuri …) on remarque tout de suite l’absence des dessinateurs pour la France tandis que le Japon les alignent, avec parfois même plusieurs dessinateurs dans le même journal. Les volumes de vente, certes très inférieurs, pour le côté français peuvent sembler encore être la réponse. Comment expliquer alors que des journaux, plus régionaux comme le Chunichi (journal local de la région de Nagoya) aux volumes comparables, voire inférieurs, alignent aussi plusieurs dessinateurs au sein de ses colonnes, tout comme ses concurrents. Il faut descendre dans des revues/périodiques bien plus faibles et plus spécialisées en France pour rencontrer des dessinateurs du quotidien. Ces dessinateurs ont d’ailleurs beaucoup de mal à passer dans des éditions traditionnelles en volumes en vente dans des librairies voire dans des supermarchés (merci encore pour la petite pique gratuite et à mon avis injuste, Koneko, pour le petit nouveau que je suis).
Concernant le net (mais peut-être me suis-je mal exprimé et dans ce cas, je m’en excuse humblement) c’est effectivement une grande effervescence et une grande inventivité qui est visible. C’est donc d’autant plus frustrant de ne pas les voir se finaliser en volumes. La plupart des « blogeurs dessinateurs » que je connais sont sur d’autres projets de Bd plus traditionnelles et non dans des formats courts (il y a bien sûr des exceptions). D’un autre côté, je ne dis pas non plus qu’il n’existe pas de bds aux formats courts en France. Leurs parutions sont surtout plus confidentielles et ils bénéficient peu de retombées médiatiques. Le seul exemple récent en tête est celui de Diego Aranega chez Poisson Pilote. Il a été prépublié (et c’est le seul français pour le moment) dans le quotidien gratuit ‘20mns’ avant sa publication en volume et un passage rapide au Salon du livre de cette année pour dédicace. Un cas rare donc.
- "Enfin, l'actualité récente des caricatures confirme la vivacité de ce mode d'expression. je trouve meme qu'au contraire, le format court est plus ancré dans la culture française que le reste de la BD et qu'il peut meme se targuer d'etre une institution, ici et ailleurs aussi evidemment."
Bien sûr que ce monde est riche d’auteurs et d’idées, tout comme les autres d’ailleurs. Il reste cependant difficile de percer en France quand on utilise ce format. La chose se retrouve d’ailleurs dans les traductions .Combien de bds japonaises en yonkoma ont été traduites en France pour le moment ? Et quelles sont les prochaines prévues ? Dans les deux cas on s’approche du 0. A l’inverse, combien d’auteurs français aux formats courts sont traduits à l’étranger ? Le chiffre est encore minime malheureusement.
Encore une fois, je ne me permets pas juger des raisons du succès ou non des formats courts en France. Je ne cherche pas non plus à minimiser à outrance cet univers et les réussites qui peuvent exister. Je trouve simplement dommage que le nombre d’auteurs, sur net francophone ou non, qui regorgent de talents mais ne se retrouvent pas chez le « grand public » (même si cette expression est étrange). Sans aller à m’appesantir sur la nostalgie, quand j’étais jeune, ce format était bien plus courant qu’aujourd’hui. Hägar Dünor le viking, Pim Pam Poum, Zoé … bref, beaucoup d’auteurs et de séries étaient accessibles (même en traduction). Il en est de même pour les caricaturistes.
En espérant m’être un peu mieux fait comprendre.
Amicalement,
Fuse
P.S. Je suis sûr, Chron, que quelqu’un s’est intéressé à ce sujet et qu’il doit bien exister quelque part une étude intéressante ^^ Reste à la trouver !
tu n'as pas compris mon argument. ce que je voulais dire, c'est qu'au japon, le rapport culturel avec le dessin est different du notre. tu as des dessins partout, quand je parle de nombre de pages lues, je ne pose pas un argument economique mais sociologique.Fuse a écrit : Si je peux me permettre, et même si le point d’encrage des mes questions n’est pas là, je ne vois pas en quoi le nombre de pages lues par personne fait oui ou non le marché des formats courts. Il est certain que les volumes de vente sont bien plus haut qu’en France, mais (et même si on pourrait en discuter des heures) les droits d’auteurs ne sont pas les mêmes par volume vendu, surtout sur la durée. Au risque d’enfoncer une porte ouverte, ce n’est pas la même chose pour un dessinateur de vendre une histoire au sein d’un magazine mensuel de Bd à fort tirage et celui de vendre une Bd cartonnée grand format, même a quelques milliers d’exemplaires, mais qui restera plusieurs mois en rayon.
avec un public plus sensible à la communication par le dessin, il parait logique que tous les médias utilisant le dessin, y compris les formats courts, en profitent. C'etait simplement ça que je voulais dire.
Mon explication quant à cette différence du contenu est que je pense, à priori, que les journaux français donnent aussi la priorité à d'autres types de contenus. politique, international, correspondances des envoyés spéciaux. Encore une fois c'est la culture française, journalistique cette fois ci, forgée au fil des siecles qui veut que ça se passe ainsi.- "d'ailleurs le format court est assez présent ici : il y a charlie hebdo, il y a aussi, je pense, des tas d'ouvrages, de recueils qu'on peut facilement trouver et qui se vendent bien (poungi?). Et surtout, sur le net, il existe des myriades d'auteurs qui mettent en lignes leurs oeuvres. Si tu ajoutes les blogs ça te fait un gros paquet de choses."
Comme tu dois déjà très certainement déjà le savoir, si d’un côté, tu places les grands quotidiens français hebdomadaires (Le Monde, Le figaro, Le Parisien …) et de l’autre ceux du Japon (Asahi, Mainichi, Yomiuri …) on remarque tout de suite l’absence des dessinateurs pour la France tandis que le Japon les alignent, avec parfois même plusieurs dessinateurs dans le même journal. Les volumes de vente, certes très inférieurs, pour le côté français peuvent sembler encore être la réponse. Comment expliquer alors que des journaux, plus régionaux comme le Chunichi (journal local de la région de Nagoya) aux volumes comparables, voire inférieurs, alignent aussi plusieurs dessinateurs au sein de ses colonnes, tout comme ses concurrents. Il faut descendre dans des revues/périodiques bien plus faibles et plus spécialisées en France pour rencontrer des dessinateurs du quotidien. Ces dessinateurs ont d’ailleurs beaucoup de mal à passer dans des éditions traditionnelles en volumes en vente dans des librairies voire dans des supermarchés (merci encore pour la petite pique gratuite et à mon avis injuste, Koneko, pour le petit nouveau que je suis).
mais il y a quand meme des dessinateurs, peut etre pas dans tous les journaux mais au moins dans ceux ci : le figaro, les echos, le monde, charlie, le canard, libération ....des dessinateurs reconnus et respectés dont les dessins sont meme assez souvent en premiere page (je pense notemment à libé et au monde) du coup je me demande si je t'ai bien compris

De mon point de vue de simple observateur, je crois que tout ne fonctionne pas forcément bien en BD. si j'ai saisi un truc sur le paysage de la BD en France, c'est que derriere les chiffres de vente globaux qu'on vante chaque année au moment de l'angougou summit, il y a des tas de gens qui triment grave pour joindre les deux bouts. C'est donc plus ardu de s'essayer a des genres qui n'ont pas fait leur preuve aupres du public actuel et à priori considérés comme plus risqués commercialement. ce qui expliquerais que t'en vois moins sur les etals. Pourtant, quand je vais faire mon marché, moi, j'ai l'impression d'en voir quand meme un beau paquet de recueils.Encore une fois, je ne me permets pas juger des raisons du succès ou non des formats courts en France. Je ne cherche pas non plus à minimiser à outrance cet univers et les réussites qui peuvent exister. Je trouve simplement dommage que le nombre d’auteurs, sur net francophone ou non, qui regorgent de talents mais ne se retrouvent pas chez le « grand public » (même si cette expression est étrange). Sans aller à m’appesantir sur la nostalgie, quand j’étais jeune, ce format était bien plus courant qu’aujourd’hui. Hägar Dünor le viking, Pim Pam Poum, Zoé … bref, beaucoup d’auteurs et de séries étaient accessibles (même en traduction). Il en est de même pour les caricaturistes.
Modifié en dernier par yak le mar. 04 avr. 2006, 20:44, modifié 2 fois.
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Désolé de ne pas t’avoir répondu (temps un peu limité ce soir
), mais j’ai préféré commencer par Yak. Avec toutes mes excuses.
- "Moi ce que je vois, globalement, c'est que les formats courts sont orientés plus vers le grand public en général, sont diffusés dans les journaux (Calvin et Hobbes, Mafalda, Peanuts, tout ça est sorti principalement dans des journaux non ?). Et tu ne peux pas raconter vraiment de longue histoire avec ce format... enfin moyen quoi... et avec un rythme qui sera forcément hyper répétitif (un gag par strip). "
Je comprends ton point de vue, même si je ne le partage pas. Bien que yonkoma/Comic’s strip (j’aime moins le second terme, car il peut prêter à confusion) soit sur le principe du gag à la fin des 4 cases, je trouve qu’il peut se montrer riche et très diversifié. Peut-être de manière un peu égocentriste (et je m’en excuse), je te propose d’aller sur le site que je me permets de faire sur ce format à travers la série Mes Voisins les Yamada d’Ishii Hisaichi. La première des choses sera de voir la diversité des œuvres et des sujets traités par l’auteur (familiale, politique, économique, littéraire, philosophique…) et souvent avec beaucoup de réussite. La seconde, si je peux me permettre sera d’aller dans la section « Petits plus » et de voir d’autres auteurs et d'autres séries dans ce format. Je te conseille surtout Fuku Chan, Sazae san ou Kaisha-in no mélody.
La première série est dans la même veine que notre Petit Nicolas. À cela, l’auteur ajoute une justesse de ton sur la vie des petites gens et de leurs difficultés de vivre (faire un puzzle avec un peu d’eau gelée par l’hiver faute d’avoir de l’argent pour avoir le vrai jeu par exemple). C’est drôle certes, souvent un peu émouvant, mais transmet aussi un message, à mon avis assez universel.
La seconde, qui aujourd’hui semble avoir bien vieillie a pourtant plus de 25 ans de publication journalière continue. À travers cette série, on peut presque suivre une génération du Japon, son évolution autant économique, sociale voire une étude des mœurs de la société et sur la place de la femme au sien du foyer. Commencée en 1946, la série papier est encore aujourd’hui en vente en librairie et sur les écrans de Tv à travers des séries animées.
Enfin la troisième, plus récente, me semble intéressante, car l’auteur a pris le parti du non-sens (à la limite de l’inutile) et de proposer des loosers complets comme personnages de son récit.
Si Tsuka le permet, j’essaierais de proposer quelques extraits si cela peut intéresser, de manière temporaire pour ne pas surcharger le forum par des photos. Cela permettrais de mieux expliquer mon propos sans vous obliger à visiter mon site, très limite niveau graphisme et intérêt (j'ai fait des études d'histoire, pas de webmaster
). D’ailleurs, j’ai même vu des séries érotiques en yonkoma c’est dire qu’il peut servir à tout …
Concernant le dessin de presse, il est vrai qu’en France, il est bien plus développé et publié. Néanmoins, je trouve qu’une fois encore, l’utilisation est bien plus riche sur le net et ne semble pas se répercuter dans la presse qui se centre sur l’actualité et laisse peu de place pour d’autres thèmes. Cela n’enlève en rien bien sûr au talent de ceux qui sont publiés.
Désolé de faire long. Je te réponds dès que possible Yak, mea culpa
Amicalement,
Fuse

- "Moi ce que je vois, globalement, c'est que les formats courts sont orientés plus vers le grand public en général, sont diffusés dans les journaux (Calvin et Hobbes, Mafalda, Peanuts, tout ça est sorti principalement dans des journaux non ?). Et tu ne peux pas raconter vraiment de longue histoire avec ce format... enfin moyen quoi... et avec un rythme qui sera forcément hyper répétitif (un gag par strip). "
Je comprends ton point de vue, même si je ne le partage pas. Bien que yonkoma/Comic’s strip (j’aime moins le second terme, car il peut prêter à confusion) soit sur le principe du gag à la fin des 4 cases, je trouve qu’il peut se montrer riche et très diversifié. Peut-être de manière un peu égocentriste (et je m’en excuse), je te propose d’aller sur le site que je me permets de faire sur ce format à travers la série Mes Voisins les Yamada d’Ishii Hisaichi. La première des choses sera de voir la diversité des œuvres et des sujets traités par l’auteur (familiale, politique, économique, littéraire, philosophique…) et souvent avec beaucoup de réussite. La seconde, si je peux me permettre sera d’aller dans la section « Petits plus » et de voir d’autres auteurs et d'autres séries dans ce format. Je te conseille surtout Fuku Chan, Sazae san ou Kaisha-in no mélody.
La première série est dans la même veine que notre Petit Nicolas. À cela, l’auteur ajoute une justesse de ton sur la vie des petites gens et de leurs difficultés de vivre (faire un puzzle avec un peu d’eau gelée par l’hiver faute d’avoir de l’argent pour avoir le vrai jeu par exemple). C’est drôle certes, souvent un peu émouvant, mais transmet aussi un message, à mon avis assez universel.
La seconde, qui aujourd’hui semble avoir bien vieillie a pourtant plus de 25 ans de publication journalière continue. À travers cette série, on peut presque suivre une génération du Japon, son évolution autant économique, sociale voire une étude des mœurs de la société et sur la place de la femme au sien du foyer. Commencée en 1946, la série papier est encore aujourd’hui en vente en librairie et sur les écrans de Tv à travers des séries animées.
Enfin la troisième, plus récente, me semble intéressante, car l’auteur a pris le parti du non-sens (à la limite de l’inutile) et de proposer des loosers complets comme personnages de son récit.
Si Tsuka le permet, j’essaierais de proposer quelques extraits si cela peut intéresser, de manière temporaire pour ne pas surcharger le forum par des photos. Cela permettrais de mieux expliquer mon propos sans vous obliger à visiter mon site, très limite niveau graphisme et intérêt (j'ai fait des études d'histoire, pas de webmaster

Concernant le dessin de presse, il est vrai qu’en France, il est bien plus développé et publié. Néanmoins, je trouve qu’une fois encore, l’utilisation est bien plus riche sur le net et ne semble pas se répercuter dans la presse qui se centre sur l’actualité et laisse peu de place pour d’autres thèmes. Cela n’enlève en rien bien sûr au talent de ceux qui sont publiés.
Désolé de faire long. Je te réponds dès que possible Yak, mea culpa
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Smiley ou pas, si tu le prends pour un con, il ne faut pas s'etonner qu'il le prenne mal, quand meme.
Hervé Joncour posa sa cigarette sur le bord de la table avant de dire
-Et il est où, exactement, ce Japon?
Baldabiou leva sa canne de Jonc en l'air et la pointa par-delà les toits de Saint-Auguste.
-Par là, toujours tout droit.
Dit-il.
-Jusquà la fin du monde.
-Et il est où, exactement, ce Japon?
Baldabiou leva sa canne de Jonc en l'air et la pointa par-delà les toits de Saint-Auguste.
-Par là, toujours tout droit.
Dit-il.
-Jusquà la fin du monde.