[disparitions] [1/2HS ?] René SIEFFERT, AMINO Yoshihiko

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YL

[disparitions] [1/2HS ?] René SIEFFERT, AMINO Yoshihiko

Message par YL »

Personnalité a la stature incomparable dans le domaine des études japonaises en France après la guerre, René SIEFFERT est décédé le 13 février dernier, à l'âge de 80 ans.
L'article qui lui a été consacré dans "le Monde" n'est déjà plus libre d'accès. Ceux d'entre vous que cela intéressera pourront en trouver le texte ci-dessous. Par ailleurs, le lien suivant permettra de se faire une idée de l'importance du travail de René SIEFFERT, en particulier en tant que traducteur : http://www.pofjapon.com/lit_jap_01.htm
Son nom avait été cité ici-même il y a encore peu de temps, à propos de la traduction française de haiku liés de Bashô et de ses disciples...

"René Sieffert, japonologue
LE MONDE | 25.02.04 | 14h31
Spécialiste de la littérature classique japonaise.


Le japonologue René Sieffert est mort vendredi 13 février, à Aurillac, après une longue lutte contre le diabète. René Sieffert était né le 4 août 1923 à Achen, en Moselle. Après des études de mathématiques en Alsace, il rencontra à Clermont-Ferrand, où s'était repliée l'université de Strasbourg, Charles Haguenauer, l'inventeur de la japonologie moderne en France, qui avait dû quitter Paris à cause des lois antijuives.
Il commença l'apprentissage du japonais dans des conditions de semi-clandestinité et termina sa première formation en japonais à l'Ecole des langues orientales en 1946.
De 1950 à 1954, René Sieffert fut pensionnaire à la Maison francojaponaise de Tokyo, avec les fonctions de directeur. C'est pendant ce long séjour qu'il choisit son orientation. Parti pour étudier l'ethnologie, il rencontra Yanagita Kunio, le fondateur des études d'ethnofolklore au Japon, et fit du terrain avec son équipe (La Fête du feu de Kurama, 1953). Ce fut l'occasion de rencontrer les arts du spectacle, ce qui l'amena au théâtre nô.
Sa traduction de plusieurs traités de Zeami (La Tradition secrète du nô, 1960) fut un événement qui dépassa le cadre des études japonaises. Elle fut saluée par Jean Vilar et Jean-Louis Barrault. Or les livrets de nô sont pétris de références classiques. Ce contact avec les classiques fut déterminant.
Conscient qu'aucune recherche dans ce domaine ne pourrait se développer sans que l'on disposât en français d'une vision d'ensemble, René Sieffert entreprit la traduction intégrale des oeuvres représentatives de la littérature japonaise. Ce projet partait du Man yô-shû (première anthologie poétique, datant du VIIIe siècle) pour aller jusqu'à Ueda Akinari (1734-1809). Il abordait tous les genres : poésie classique, haïkaï, théâtre nô, kyogen, pièces de joruri, roman classique, notes journalières, épopées, romans bourgeois, contes.

PREMIER PRÉSIDENT DE L'INALCO

Ce pari fut en grande partie tenu : Journaux de voyage de Bashô (1976), le Haïkaï selon Bashô, (1983), Théâtre du Moyen-Age (1979), les Tragédies bourgeoises, de Chikamatsu (1991-1992), le Dit du Genji (1988), Le Journal de Sarashina (1978), le Dit des Heike (1976), Histoires de marchands (1990), Enquêtes sous les cerisiers (1991), de Saikaku...
La dernière satisfaction de René Sieffert fut d'avoir vu publier, en 2002, sa traduction intégrale du Man yô-shû (5 volumes), tout en regrettant de n'avoir pu en terminer l'annotation. Certaines de ses traductions ont connu un destin exceptionnel. Les Contes de pluie et de lune furent le premier livre traduit du japonais publié en poche. L'Eloge de l'ombre est réédité régulièrement depuis 1977, et fut pour beaucoup une merveilleuse introduction à l'esthétique japonaise.
René Sieffert fit toute sa carrière à l'Ecole des langues orientales. Il accompagna l'évolution de cette vieille institution et devint le premier président du nouvel Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'un projet ambitieux d'une université des langues et communications qui devait être construite à Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne).
Fondateur et directeur des Presses orientalistes de France (1973), président de la Société franco-japonaise (1981-1990), conseiller de la fondation Osaka XXIe siècle, il obtint le troisième degré dans l'ordre du Trésor sacré (Kun santô Zuihôshô 1981), le Grand Prix de la Fondation du Japon (1983). Enfin, il était commandeur dans l'ordre des Palmes académiques.

François Macé
. ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 26.02.04
"

*****

Figure de premier plan des études historiques au Japon, le médiéviste AMINO Yoshihiko est décédé, le 27 février dernier. Il avait 76 ans.

A lire, avant disparition sous quelques jours, la encore : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 346,0.html

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tyler1305
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Message par tyler1305 »

Poeples do die...

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Anton
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Message par Anton »

Merci pour l'info et cette courte bio posthume.

En ts cas il est pas passé sur Terre pour rien et c'est pas donné à tous le monde...

Ah, je vois qu'il y a un second lien en dessous... il y a une génération qui arrive au bout du chemin là : /

eiji

Message par eiji »

:? j'ai loupé la nouvelle en lisant le journal...en meme temps j'aurais preferé loupé ce thread aussi... :x le Man yô-shû c'est superbe...

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