"MirrorMask", le film (live/animation) de Dave McKean dont je vous avais precedemment parlé, sort en DVD aux USA le 14 Février 2006 chez Sony Pictures.
Par chance, ce DVD proposera une VOstf, et même une version doublée en Français.
Bonus :
- Day 16: A Time-Lapse Video of One Day On-Set
- Neil Talks: Conversation avec Neil Gaiman
- ComicCon 2003: Séance de questions/réponses
- Behind The Scenes (avec Dave McKean)
- Flight of the Monkeybirds (Featurette)
- Off-Set (Making-of)
- Commentaires Audio (Dave McKean & Neil Gaiman)
MirrorMask sortira finalement directement en DVD, le 8 novembre prochain.
Le hic, c'est qu'il ne semble proposé qu'en box avec Dark Crystal et Labyrinth :-\
"Mirrormask", le film hybride de Dave McKean (cf anciennes news), ne sortira finalement pas en salles chez nous mais directement en DVD via une édition digipack a paraître le 3 Octobre 2006 chez Gaumont/Columbia.
Bonus :
- Commentaire audio de Dave McKean et Neil Gaiman
- Interview de Neil Gaiman
- Interview de Dave Mc Kean
- Séance de questions/réponses au festival Comic-con de San Diego
- L'équipe du film
- Une journée sur le tournage
- Galerie photos
A noter que ce film sera également proposé le même jour dans un coffret Jim Henson avec Labyrinth et Dark Crystal.
Enfin, si vous voulez voir Mirror Mask sur grand écran, il sera projeté en octobre prochain à la Fête de l'Animation de Lille.
Je n'irais pas jusqu'à qualifier le film de « déroutant » ; de mon point de vue, il n'est guère convaincant, mais il est tout de même suffisamment particulier pour être respectable.
C'est un film à voir et à critiquer avec déférence pour sa différence.
Après le poétique mais noir Dark Crystal le bien nommé, après Labyrinth, film ô combien tortueux et bancal qui selon les dires d'un de ses créateurs aurait dus être une parabole sur le refus de la vieillesse par le biais d'un David Bowie au crépuscule de sa vie, voici venir le film de la transition : Miroir Mask. Avec ce film, tout une époque bascule. Une page de l'histoire du studio Jim Henson se tourne pour basculer dans la virtualité et les murs peints de bleu. Fini les marionnettes à fil, fini les animatroniques dont le studio était friand jusqu'à construire un griffon de 7 ^m. de haut pour une "simple" série TV (Monstres et Merveilles). Fini le charme désuet de la fourrure, du latex qui plie. Bonjour le numérique avec ses premiers balbutiements maladroits tel le side kick 3D en la personne d'un petit "singe" en synthèse dans le fun mais oubliable Perdu dans l'Espace, Le film.
Oui Miroir Mask annonce clairement sa couleur : "le roi est mort, vive le roi !"
Miror Mask n'est cependant pas différent dans la forme mais aussi dans le fond. Il s'agit d'un véritable film d'auteurs, oscillant entre conte cruel et délires visuels dérangeants. Même la seule chanson du film se dandine au gré de marionnettes (3D) destructurées et malades, estropiées mais jouant sur un érotisme troublant rappelant certaines névroses graphiques d'un David Lynch.
Film expérience s'il en est, Miror Mask est tout autant un film pour graphistes adultes que pour ados geeks. A qui alors se destine ce film ? Difficile de répondre à moins tout simplement de se laisser porter par les images. Car Miroir Mask est avant tout un somptueux livre d'images.
Avec plus de 1300 plans truqués lêchés, Miror Mask est pourtant un film d'étudiants novices ! En effet, pas moins de 15 étudiants issus de diverses écoles d'infographie ont fait leur baptême du feu sur ce film. Disposant d'à peine 5 semaines de tournage (dont deux en extérieur), chaque membre de l'équipe se vit confier un segment particulier du film afin de se l'approprier personnellement tout au long d'une post-production riche en anecdotes contées lors des comentaires audios du DVD.
Si le premier quart d'heure du film se passe dans le monde réel (très belle photographie, décors originaux mais "vrais"), l'histoire bascule rapidement dans un monde de rêves ou les délires graphiques ne peuvent supporter les mots pour les décrires. Ainsi seul les goûts de chacuns parviendront à arbitrer les débats qui suivront sur les choix artisitiques et surtout graphiques d'un film se voulant avant tout onirique que photo-réaliste dans sa conception.
Univers cohérent dans sa folie, les acteurs réussissent à garder une qualité de jeu constante face à des personnages qui n'existent pas, et n'hésitent pas à se balancer aux bouts de filins "élastiques" lesquels laisseront place à une étonnante scène de course poursuite entre des singes oiseaux et des araignées borgnes ! Film bricolé et bricolo au budget ridicule, le style de nos deux créateurs se veut alors sobre et évite le plus possible d'inutiles mouvements de caméras (la motion control aurait été trop chère ?) pour se focaliser sur une mise en scène tour à tour intimiste, mais se laissant aller à de nombreux cadres très larges, puis se laissant griser par quelques pirouettes aériennes lors des nombreuses scènes d'action de ce film qui décidément ne fait pas son "budget"...
Si les auteurs ont sut alors gérer l'aspect visuel de leurs rejeton doré, qu'en est t'il du fond ? Si les personnages de Miror Mask sont des incarnations de figures hollywoodiennes certes efficaces (la jeune ado un peu perturbée mais courageuse, le compagnon filou mais au grand coeur, etc...), ils n'en restent pas moins quelques peu "déjà vu". Rien ne gâchant le plaisir du spectateur, mais il manque ça et là un pointe d'émotion que l'ordinateur ne peut alors générer, et que seul quelques lignes de scripts auraient pus apporter.
Comme le souligne Cyoran, le film assume sa particularité pour imposer un certain respect. J'ajouterai qu'il pourra alors titiller votre fibre curieuse à la recherche d'émotions visuelles à défaut d'êtres viscérales ou sensibles.
J'ajoute que pour le DVD, l'éditeur à fait les choses de manières fort convaincantes en proposant des makings of aussi intéressants... que drôles ! En effet, les deux compères àl'origine de ce rêve de pixels ne manquent pas d'un certain humour parfois ravageur et qui aurait peut-être pus ajouter ce petit quelque chose qui manque parfois à à leur rejeton filmique un brin trops sérieux et premier degré pour certains. De même le commentaire audio n'est pas tendre et souligne avec objectivité les nombreux défauts du film, les idées avortées faute de temps et d'argent, de trouvailles de dernières mn qui ne coûtent pas un sou mais qui rajoutent du piquant à un scénario, qui à défaut de jouer sur notre corde sensible, n'hésite pas à perdre le spectateur dans moults méandres scénaristiques alambiquées.
Vu aussi, il y a quelques temps...
Avis très mitigé pour ma part... visuellement c'est assez joli et il y a des plans et des créatures intéressantes... mais il manque (à mon avis) un souffle à l'histoire pour qu'elle décolle... Je ne me suis jamais senti impliqué émotionnellement...
Les acteurs se débrouillent bien mais leurs personnages m'ont semblé très (trop) classiques...
Certains passages du scénar semblent aussi vraiment orienté très jeune public... (ex: comment l'héroine échappe au 1er sphinx...!)
La séquence des marionnettes cassées dont parle Kara sort effectivement du lot par leur côté tactile (la séquence est d'ailleure visible sous youtube sous le titre "Close to Her") mais, sur le theme de l'innocence attirée par le côté obscure, je trouve la séquence de la robe dans 'Legend' de Ridley Scott autrement plus trouble...
La musique m'a aussi genée mais là, c'est purement subjectif... certains semblent adorer; perso, j'accroche plus à l'orchestral...
Vu pour ma part sur grand écran lors de l'avant-première nationale organisée pendant la Fête de l'Anim' à Lille.
Film expérience pourquoi pas, même si j'ai déjà vu plus barré (des passages rappellent d'ailleurs vaguement l'Alice trash de Svankmajer), en tous cas Mirror Mask est bourré d'idées visuelles et scénaristiques jamais mises en scène, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités. La maturité et la noirceur du récit sont également remarquables, surtout lorsqu'on sait qu'il s'agit d'une production Jim Henson (nouvelle page pour l'histoire du studio, comme le souligne Kara...).
Chef-d'oeuvre ? Non. Mais une oeuvre qui reste en mémoire.
Même si je suis attaché aux chiffres, il est vrai que le commentaire audio des deux créateurs ainsi que les nombreux makings of du DVD dénoncent le manque d'argent alloué à leur rejeton. Néanmoins, le problème principal de Miror Mask n'est pas le visuel, ni même dans les nombreuses péripéthies émaillant le film, mais bien le script qui manque d'une certaine finition à défaut de réelle finalité. L'émotion est bien présente mais en quantité soit trop infime soit distribuée au regard du spectateur comme un catalogue de clichés vu et revu ailleurs. Si la forme est alors innovente, le fond reste finalement assez classique et aurait put être mise en scène avec des FX plus traditionnels 20 ans auparavant... Le côté carton pâte assumé d'un Labyrinth aurait peut-être alors amenné un petit truc en plus paradoxalement.
De plus, avant d'acheter ce DVD, je me suis renseigné, lu des avis sur le net, et bien entendu, je m'attendais à voir ce que je décris plus haut : une belle expérience visuelle non pas vide mais narrativement déjà vu et surtout digéré depuis belle lurette par le spectateur lambda aux niveau des péripéties et autres émotions filmées.
Une news un peu tardive au sujet de l'exposition consacrée à Dave McKean qui se tient actuellement à la galerie parisienne BDArtist(e). Sont présentés des originaux de Squink et Poscard from Paris (co-édités avec BdArtist(e)) ainsi que des planches originales de Cages. Vous avez jusqu'au 13 septembre pour en profiter !
A noter également que Dave McKean dédicacera Squink et Poscard from Paris le samedi 4 octobre 2008 à la galerie (sur réservation).
Galerie Bdartist(e)
55, rue Condorcet
75009 Paris
06 80 06 29 95
Du mercredi au samedi de 14h à 19h http://www.bdartiste.com