yak> si tu veux, on pourrait parler de tout ça par mp...ce genre de petit débat me régale donc...comme tu veux
Sinon, je reste persuadé que le chômage se traduit forcément par une baisse relative des salaires, ou si tu veux, une moindre hausse (ou une hausse moins forte que le taux d'inflation, etc...).
Cela dit, à partir de là, on peut commencer un débat assez sympa sur la courbe de Phillips et son instrumentalisation par les différents courants de pensée. (juste pour dire, des économistes ont repris la relation chômage ==> salaires pour l' inverser dans le sens salaires==>chômage, soit en gros, il faut diminuer les salaires pour diminuer le chômage, prétexte a des politiques super cools de baisse du SMic et tout le toutim)
Sinon, j'appelle économistes orthodoxes tout ceux qui se servent des outils mis en oeuvre par les économistes marginalistes et néoclassiques,en gros: ces outils d'analyse ont été remis d'actualité dans les années 70. C'est-à-dire, fonction d'utilité et de production, maximisation et optimisation intertemporelle, utilisation de "fonctions valeurs"...Bref, tous les outils qui a mes yeux biaisent forcément les résultats et les infléchissent dans un sens particulier: pratique par exemple pour justifier la grande efficacité de la baisse des charges sociales patronales, qui est aujourd'hui, la plus grosse politique visant à promouvoir l'emploi mise en oeuvre...
Les gens qui paient des impots peuvent remercier les économistes orthodoxes; pour lutter contre le chômage, on file principalement du pognon aux patrons pour qu'ils embauchent...
moi j'applaudis des deux pattes.
34>j'avoue n'avoir pas tout compris dans ton message, mais tu mets le doigt sur plusieurs trucs super intéressants:
-L'économie, c'est aussi (et surtout) une histoire de répartition de la richesse et des ressources rares. Dans un systeme purement libéral, l'échange, si il est considéré comme "juste" d'un point de vue juridique (et moral pour certains), est tout sauf égalitaire. Il est même intrinséquement inégalitaire, mais c'est pas grave, l'important est que l'échange soit "juste". Par exemple, acheter des matieres premieres a des pays pauvres pour une poignée de pain est foncierement inégalitaire, mais tout à fait correct d'un point de vue juridique. Pareil pour beaucoup de salariés, payés avec pas grand chose: d'ailleurs, Marx a déja dit tout ça bien mieux que moi.
-effectivement la concurrence est un principe compltement archaique...D'ailleurs, et je vais pas leur retirer ça, ils sont nombreux les économistes qui ont évoqué la supériorité de la coordination entre les agents écos sur la concurrence entre ces mêmes agents.
Pour ma part, je considére que faire jouer la concurrence entre un pays riche et un pays pauvre contribue à l'apauvrissement simultané des deux pays.
-concernant l'emprise du monétaire et du financier sur l'économie et la vie des gens, il est certain qu'elle est extremement forte depuis le milieu des années 70. C'est ce que démontre brillament le grand économiste Michel Aglietta dans son bouquin de "macroéconomie financiere".
-je suis completement d'accord sur la fin du systeme de méritocratie. C'est d'ailleurs la principale différence que je fais entre une économie libérale et ultralibérale. Pour caricaturer un peu, j'ai l'impression que l' économie libérale donne sa chance à quiconque a envie de se retrousser les manches. L'économie ultralibérale, en dérégulant completement les relations entre les gens, a permis l'émergence de superstructures contre lesquelles les "petits" ne peuvent rien. D'où par exemple la disparition des petites superrettes dans les grandes villes, et même aujourd'hui dans les campagnes, due à l'existence de gros supermarchés, parfois en situation de quasi-monopoles.
C'est là la grosse différence entre un vrai libéral et un néolibéral: le libéral est foncierement contre le monopole (quand par sa taille, un supermaarché peut se permettre des prix extrement bas sans comparaison avec les petites épiceries, ca s'appelle du monopole). Le néolibéral, lui, s'en fout: l'important: que la loi du marché fonctionne, soit la loi du plus fort, qui permet, alleluia, la baisse des prix pour le plus grand plaisir du consommateur.
C'est pourquoi j'ai infiniment plus de respect pour les vieux économistes libéraux, qui justifiaient sans peine l'existence de services publics, que ceux d'aujourd'hui qui s'échinent encore à justifier l'inefficacité de l'Etat.
Pour ma part, la solution a tout ça se trouve chez plusieurs auteurs;: en premier lieu, bien sur, chez Keynes et Marx, qui ont compris mieux que quiconque le fonctionnement du systeme capitaliste.
Mais encore, ça c'est encore de la petite biere par rapport aux analyses cinglantes que l'on trouve chez certains auteurs flirtant avec l'anarchisme (d'ailleurs, on peut etre anarchiste et pour l'intervention étatique dans certains domaines): personnellement, j'admire completement un auteur génial : Jean Claude Michéa, lui même inspiré par un autre auteur génial : Georges Orwell.
et d'ailleurs, parler de Michéa me permet de retomber sur le sujet originel du thread; la racaille.
et sur ce point, je ne saurais que trop vous conseiller de lire cet excellent article:
http://www.communautarisme.net/La-Caill ... _a376.html
Je conçois que mon message est un peu brouillon, chiant à lire, et peut donner l'impression que j'ai envie d'étaler ma science...mais bon!