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Koneko> La désalinisation oui mais :
- Ca bouffe une énergie terrible (donc une pollution de plus)
- Ca génère énormément de déchets de type saumure dont on ne saurait pas trop quoi faire.
[edit]Beber> Ca n'empeche pas qu'ils sont en train d'implémenter des unités massives de désalinisation en Espagne et en Arabie Saoudite
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9salinisation
- Ca bouffe une énergie terrible (donc une pollution de plus)
- Ca génère énormément de déchets de type saumure dont on ne saurait pas trop quoi faire.
[edit]Beber> Ca n'empeche pas qu'ils sont en train d'implémenter des unités massives de désalinisation en Espagne et en Arabie Saoudite
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9salinisation
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Bah elle compte, mais disont qu'on sait pourquoi cette personne vote pour sarko, c'est dans son intérêt. C'qui n'est pas un tord en soit. Chacun voit midi à sa porte, rien de moins naturel (même si je ne cautionne pas, je peu comprendre).chatonphage a écrit :je vois pas pourquoi l'opinion d'une "victime" de l'ISF compterait moins que celle d'un autre.Fau être stupide ou au "pire" "victime" de lISF, pour abonder dans le sens de ses idées si tant est qu'on puisse parler d'idées...
d'ou le au "pire". Genre...
Un peu comme pour les "pauvres" qui seront généralement plus enclains à voter à gauche...

ué j'généralise à mord, je caricature presque.... Ué.

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Jem: c'est facile la saumure, ils la rebalancent à la mer... Ce qui a pour effet indésirable de tuer les espèces animales et végétales marines du coin.
L'Israël qui manque dramatiquement d'eau potable fait les frais de ces désalinisateurs mal pensés.
Koneko:... Oui certaines de tes idées (dont celle de tuer 85% de la population mondiale) peuvent rester dans tes tiroirs. Sans animosité aucune hein?
L'Israël qui manque dramatiquement d'eau potable fait les frais de ces désalinisateurs mal pensés.
Koneko:... Oui certaines de tes idées (dont celle de tuer 85% de la population mondiale) peuvent rester dans tes tiroirs. Sans animosité aucune hein?
Jem> C'était pas un bukkake de toi, de mémoire c'était plutôt du Sterna je crois...
alors je me permet de rebondir la dessus parce que si on suit ton raisonnement ya pas beaucoup de pauvres en france depuis 12 ans ... ahemUn peu comme pour les "pauvres" qui seront généralement plus enclains à voter à gauche...
non en fait c'est plutot ainsi que ca se passe (a mon sens), la plupart des gens friqués votent a droite parce qu'ils savent qui protege leur interets, qu'ils ont l'education necessaire pour faire l'analyse des discours par eux meme etc
les pauvres eux abreuvés de télé et avec la lente dissolution de l'esprit de solidarité qui avait amené au grandes conquetes sociales du siecle dernier, sont plus enclins a voter n'importe quoi au gré de la bonne tête du type a la télé ou du niveau de populisme de son discours ... (en caricaturant bien sur)
parce que si c'etait aussi simple que tu le dit ca ferait longtemps qu'il n'y'aurais plus de droite au pouvoir, parce que les pauvres sont beaucoup plus nombreux que les riches dans notre pays comme partout dans le monde d'ailleurs

you'll have to answer to, oooh the guns of brixton
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Pour détendre un peu l'atmosphère...
On vient de recevoir un DVD de la NHK.
Il s'agit d'un sujet tourné il y a un mois : un reporter japonais s'est rendu en France pour savoir si le résultat de l'élection aura une influence sur la consomation de produit culturels (au sens large) japonais.
Il a été diffusé il y a plus d'une semaine (avant le premier tour, donc).
Et parmi les endroits qu'ils ont filmé, il y a Nolife.
Je suis en train d'encoder le truc, vous allez voir, c'est pas triste.
En même temps, c'est interessant de voir un peu comment c'est traité au Japon.
Un snapshot déjà :

(ce n'est pas des goods en vente, hein, c'est juste pour l'émission).
On vient de recevoir un DVD de la NHK.
Il s'agit d'un sujet tourné il y a un mois : un reporter japonais s'est rendu en France pour savoir si le résultat de l'élection aura une influence sur la consomation de produit culturels (au sens large) japonais.
Il a été diffusé il y a plus d'une semaine (avant le premier tour, donc).
Et parmi les endroits qu'ils ont filmé, il y a Nolife.

Je suis en train d'encoder le truc, vous allez voir, c'est pas triste.
En même temps, c'est interessant de voir un peu comment c'est traité au Japon.
Un snapshot déjà :

(ce n'est pas des goods en vente, hein, c'est juste pour l'émission).
- berseker
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C'est marrant, sur France Inter, à l'instant, il y avait un reportage sur les ménages américains. Une des nouvelles causes du surendettement américain est la grande campagne d'accession à la propriété, qui a fait s'engager énormément de foyer des classes moyennes à pauvre qui sont maintenant incapables de payer...
C'est bien Sarkozy qui veut faire de la France un "pays de propriétaires" ?
C'est bien Sarkozy qui veut faire de la France un "pays de propriétaires" ?
Hervé Joncour posa sa cigarette sur le bord de la table avant de dire
-Et il est où, exactement, ce Japon?
Baldabiou leva sa canne de Jonc en l'air et la pointa par-delà les toits de Saint-Auguste.
-Par là, toujours tout droit.
Dit-il.
-Jusquà la fin du monde.
-Et il est où, exactement, ce Japon?
Baldabiou leva sa canne de Jonc en l'air et la pointa par-delà les toits de Saint-Auguste.
-Par là, toujours tout droit.
Dit-il.
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kres a écrit :mais ca degage du co2 pareil donc c'est pas de cote qui faut regarder pour eviter la pollution ...
ouais mais nan, milou a mal expliqué je crois.kres a écrit :milou, je comprends pas, en quoi le co2 issu de la combustion de l'huile colza serait pluss assimilé par les plantes que le co2 issu de la combustion du petrole ?
le dioxyde de carbone produit le petrole amène en surface du carbone enfoui loin sous terre, du carbone qui aurait du y rester.
celui du colza vient de l'atmosphère et des couches superficielles (genre quelques mtères) de la terre.
un peu comme si on importait de l'hydrogène de jupiter au lieu de le puiser dans la mer.
bah, pourquoi la faire froide quand on peut la faire chaude ? mega*joule c'est un truc de militaire, pour choper les données qui feront tourner tera* ou une autres de leurs calculettes géantes parce qu'on a plus le droit de faire peter nos bombes que numériquement. je ne suis qu'un amateur, mais je vois tres tres mal comment utiliser un dispositif à la mégajoule pour la fusion commerciale énergétique.Fargo a écrit :On peut attendre la fusion à froid... Je sais pas où en est megajoule...
*en fait j'ai l'impression que les militaires on un probleme avec leur mili.
elle se stocke même pas du toutjem a écrit :Fargo> Le problème dans ton raisonnement c'est que le nucléaire n'est pas une énergie de substitution du pétrole.
Le nucléaire (à moins d'imaginer embarquer des réacteurs dans chaque véhicule) ca produit de l'électricité, et l'électricité n'est pas adaptée pour les transports car elle se stocke très mal.

- LeFlan
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Aucun dialogue ne prendra sans réponses sur les faits cités
Merci pour ces précisions qui ont au mois le mérite de reconnaître un certain nombre d'aspects factuels évidents de la question.Castel a écrit :Tout ceci part simplement du constat qu'il n'existe pas, en France, de politique cohérente de l'immigration. Faire venir sur un territoire aussi petit que le nôtre plusieurs dizaines/centaines de milliers de personnes par an ce n'est pas anodin, ça demande une gestion. Jusque là j'espère que vous êtes d'accord.
Prenons une comparaison : un pays comme un corps, un corps social. Ce pays a des capacités limités d'assimilation/intégration des nouveaux venus : il en est capable, il peut - et doit - le faire, mais il ne peut le faire qu'en nombre limité au regard de sa taille, de la population déjà existante sur son sol et de sa propre santé à l'heure dite. Grosso modo, il faut savoir doser le nombre de gens qui y entrent chaque année pour assurer la meilleure intégration de chacun d'entre eux.
Actuellement nous sommes dans une situation où nous avons laissés entrer en masse beaucoup de gens. Le regroupement familial date effectivement de Giscard, il a été créé pour éviter que les travailleurs immigrés qui bossaient en France depuis X années rentrent chez eux avec leurs sous durement gagnés : on appelle ça une politique à courte vue. Nous avons donc fait venir ces gens, que nous avons parqués dans des ghettos sans chercher à les assimiler au corps national, créant les situations de misère et de racisme que l'on connaît aujourd'hui.
Ma position, fondée sur cette reconnaissance de trente ans de nawak, est donc simple : freiner l'immigration actuelle pour mettre le paquet (en matière de sous, d'éducation, d'aides) sur ceux qui sont déjà là, parfois depuis 10,20,30 ans et qui se sentent toujours des étrangers. Ca ne sert strictement à rien de faire venir d'autres personnes si nous n'avons même pas pu nous occuper de ceux qui sont déjà là, sinon à empiler les problèmes jusqu'à ce que le cocktail explose.
Restent des comparaisons dont les termes mêmes risquent de paraître pour le moins dangereux : comparer un pays au corps d'un être vivant, pour en tirer quelque conclusion que ce soit, représente en effet un type de raccourci plus qu'hasardeux d'un strict point de vue scientifique, et le franchissement d'un palier de propos aussi daté qu'explicite sur le plan rhétorique, celui des orientations même du discours.
Sans parler de rapprochement (implicite) de termes aussi différents que "laisser entrer" et "faire venir", comme si cela désignait la même réalité : c'est mêler délibérément des aspects de la question et des situations là où l'entendement du débat n'a strictement rien à y gagner ; autrement dit cela revient à entretenir la confusion et le mélange des genres, et cela aussi doit être pointé comme tel.
Bien avant les années 1970, et pendant bien plus longtemps que depuis la création du regroupement familial, la France a pratiqué la fameuse "immigration choisie" que prône aujourd'hui N. Sarkozy, et ce en particulier pour les populations en provenance de ses colonies de l'époque. Et il n'est pas d'autre moyen de (re-)mettre en place ce type de "sélection" et de "critères", quels qu'il soient (et notamment chiffrés, car on n'évitera pas une issue de ce genre) sans rétablir vis-à-vis d'un certain nombre de pays concernés au premier chef par lesdits critères un rapport dominant-dominé de type néo-colonialiste. Là aussi, il y a des conséquences d'un tel discours qui sont à assumer clairement dans une posture rhétorique à prétention démocratique.
Pour alimenter le débat, rien de tel que des éléments factuels : que ce soit données chiffrées ou vidéos regorgeant de prises de positions et de commentaires très nombreux au sujet du candidat N. Sarkozy, en effet, à titre personnel, l'ensemble des documents présentés ici n'a pour autre but que de soumettre au débat et à réactions/réponses circonstanciées ces éléments cnocrets, en tant que pièces avérées d'un dossier globalement plus que lourd de discrédit quant à la "dangerosité" du personnage. Il est donc inutile de se braquer sur la forme (par exemple musicale) ou la provenance de ces divers documents ponctuels, qui importent vraiment peu quand c'est leur teneur matérielle, point par point, qu'il s'agit de prendre en compte et de récuser, pour ceux qui le souhaitent et pensent le pouvoir, afin de rassurer en ces lieux une majorité d'intervenants inquiets, sur la base de tels éléments factuels (et hélas à juste titre, jusqu'à preuve du contraire).
Pour quiconque prétendant sincèrement soutenir ce candidat, il n'y a pas de sens à vouloir dénoncer des discours de "diabolisation", quand l'inquiétude démocratique que manifeste une large part de la population est aussi avérée, et aussi fondée sur des éléments concrets. Pour pouvoir prétendre que ces craintes sont infondées, il importe au premier chef d'être en mesure de répondre point par point aux divers éléments factuels qui précisément les fondent. Aucun autre moyen honnête ne vous permettra de convaincre vos contradicteurs, ceux qui vous pointent cette immense forêt de symptômes et d'écarts politiques, économiques et sociaux en tous genre qui, d'ores et déjà, ont dangereusement entraîné au cours des deux derniers septennats l'état de droit qui est le nôtre en pricnipe, vers la ploutocratie.
En particulier, taxer de "sectarisme" ou de "propagande" les maints discours qui s'alarment de cette profusion de manquements graves à notre état de droit et de grands écarts ahurissants entre discours et actions (cf. les divers documents présentés), et prétendre n'y voir qu'intolérance, mauvaise foi et dénigrement gratuit, c'est se tromper gravement dans son diagnostic de la situation dans ses aspects les plus élémentaires. La dérision n'est pas de mise, hélas, pour les détracteurs de N.S., et devrait l'être encore moins pour tous ceux qui prétendront les contredire.
A moins de mettre en cause l'honnêteté même de ceux qui énoncent ces craintes, et l'authenticité de leur sentiment d'inquiétude, il n'est a priori pas possible d'y opposer accusations de sectarisme et dénonciations de propagande, et espérer par là convaincre qui que ce soit du caractère inoffensif du personnage mis en cause à tant de reprises, d'aspects et d'échelles.
Bref. Pour prêcher par l'exemple, voici quelques éléments de plus sur le sujet de "l'identité nationale", afin de compléter (encore très partiellement) un tableau que les éléments contextuels précédents n'esquissent qu'à peine :
Analyse
Nicolas Sarkozy et l'identité nationale, par Philippe Bernard / LE MONDE (19.03.07)
En entonnant la trompette de l'"identité nationale", Nicolas Sarkozy amorce un tournant stratégique limpide : séduire les électeurs de l'extrême roite. Mais le candidat de l'UMP ne s'est pas contenté de magnifier les valeurs républicaines comme ferment du "vivre ensemble" dont la France en crise a besoin. Il a exprimé la volonté de créer un ministère chargé, outre l'immigration, de l'"identité nationale". Ce message a été délivré sur France 2, jeudi 8 mars, sans susciter sur le moment la moindre interrogation, quelques heures après l'annonce du soutien de Simone Veil à la candidature de M. Sarkozy. Cette dernière a du reste pris ses distances avec la formule de M. Sarkozy.
Si les mots ont un sens, quelle serait la fonction de cette administration voire, en son sein, du "directeur de l'identité nationale" qui devrait logiquement y être nommé ? Poser cette question revient à se demander à quels moments de l'histoire une institution française d'Etat a été chargée d'un pareil enjeu.
Vichy n'est pas la seule réponse, car la crainte d'une dénaturation de la nation par l'immigration et la tentation de sélectionner les étrangers "bons pour la France" est à peu près aussi ancienne que le phénomène des migrations modernes. Dès 1880, les Belges, parmi les premiers migrants, étaient traités de "vermines". Dans l'entre-deux-guerres, "ritals" et "polaks" ont longtemps été considérés comme /"inassimilables"/ tandis que juifs et Arméniens étaient accusés d'"abâtardir la race".
Mais il faudra attendre 1945 pour qu'un organe de l'Etat républicain, le Haut Comité de la population, prône une sélection des étrangers basée sur leur "assimilabilité". Dans cette logique, les Européens du Nord sont les mieux notés, à l'opposé des Africains du Nord, relégués pour cause d'"incompatibilité entre l'islam et la civilisation européenne". Cette mécanique, défendue par une partie de l'administration, n'a jamais été appliquée. Parce que toute idée de discrimination ethnique avait été bannie des ordonnances gaullistes de 1945 sur l'entrée et le séjour des étrangers. Et surtout parce que, dans l'euphorie de la reconstruction puis des trente glorieuses, le patronat a opté pour la main-d'oeuvre bon marché, fût-elle considérée comme "indésirable".
En réalité, seul Vichy a développé des structures administratives à leur manière efficaces pour défendre une certaine conception de l'"identité nationale". Le Commissariat général aux questions juives (CGQJ), créé en mars 1941, répondait, avant même d'être un outil au service de la politique d'extermination, à l'objectif de purification de la nation française.
"Le tort que vous avez, c'est de ne pas être intégrés dans la nationalité française", répondait ainsi le maréchal Pétain au grand rabbin Isaïe Schwartz, venu exprimer ses inquiétudes après la création du CGQJ. (Laurent Joly, Vichy dans la "solution finale", Grasset, 2006). Quant aux dénaturalisations infligées sous l'Occupation, elles visaient officiellement des "émigrés d'Europe centrale dont l'assimilation était particulièrement difficile (...) avec une notable proportion d'israélites" (Patrick Weil, Qu'est-ce qu'un Français, Grasset, 2002).
La France d'aujourd'hui n'est évidemment pas celle de 1940 et invoquer l'identité nationale dans le débat politique d'aujourd'hui n'est pas en soi sacrilège. Pas innocent non plus. Confier à l'Etat la gestion d'une notion mouvante, qui n'appartient à personne en particulier - Ernest Renan comparait la nation à une "âme" -, réduire la nation aux immigrés et feindre d'ignorer que ces derniers évoluent au contact de la société, c'est courir le risque de l'exclusion et de l'arbitraire. Car l'organe - le ministère de l'identité - créerait la fonction : le tri de "bons" immigrés. "Lorsque l'Etat se mêle de l'identité, cela donne des résultats terrifiants, incompatibles avec la démocratie", estime l'historien Gérard Noiriel qui vient de publier Immigration, antisémitisme et racisme en France (Fayard, 600 p., 29 €). "Confier à l'Etat le soin de préserver une identité nationale qui n'est pas définissable, appuie Danièle Lochak, professeur de droit à Paris-X et spécialiste de l'immigration, c'est franchir un pas dangereux qui fait penser à Vichy."
CHEVAL DE BATAILLE
La proposition de M. Sarkozy renoue avec une tentation politique plus contemporaine, qui avait saisi la droite dès 1984. Le Front national, inspiré par les penseurs de la Nouvelle Droite, venait alors d'ériger la défense de l'identité française menacée, en cheval de bataille. Le RPR et Valéry Giscard d'Estaing lui emboîtèrent le pas en prônant une réforme du code de la nationalité directement inspirée par Jean-Marie Le Pen. Déjà, la rhétorique de l'extrême droite visait à substituer aux analyses économiques et sociales des difficultés d'intégration des immigrés, une grille identitaire et religieuse. C'est l'époque où le député (UDF) Alain Griotteray proclamait l'inassimilabilité des "immigrés musulmans" et où "Le Figaro magazine" se demandait : "Serons-nous encore français dans trente ans ?" Après la victoire de la droite aux élections législatives de 1986, Jacques Chirac, premier ministre de cohabitation, proposa de supprimer l'automaticité du droit du sol pour les enfants d'immigrés. La révolte estudiantine contre un projet de réforme universitaire, marquée par la mort du jeune Malik Oussekine, aura aussi pour conséquence de le contraindre au repli.
Vingt ans après, Nicolas Sarkozy reprend le flambeau, non sans avoir imperceptiblement franchi un cap. Cette fois, il brandit la menace sur l'identité nationale non pour barrer l'accès à la nationalité française, mais pour empêcher l'entrée de certains étrangers sur le territoire. Oubliant au passage que les valeurs républicaines dont il se réclame - égalité homme-femme, laïcité -, déjà fermement protégées par la législation, sont loin de ne concerner que les étrangers. L'obligation de parler français et de suivre une formation civique, elle, est déjà obligatoire pour l'obtention d'une carte de résident. Le candidat UMP veut en faire une condition a priori du droit au regroupement familial. La mère de Zidane ou les ancêtres de... M. Sarkozy parlaient-ils français à leur arrivée en France ?
La nouvelle antienne du ministre candidat est pourtant habilement choisie : elle pointe les divisions de la gauche sur la question de l'assimilation, ses hésitations à accepter la balance des droits et des devoirs. D'ailleurs, l'approbation, par une large partie de l'opinion publique, du lien entre immigration et identité nationale inclut probablement des électeurs issus de l'immigration, soucieux de refermer la porte derrière eux. Les enfants de ceux-là mêmes qui, récemment encore, étaient déclarés "inassimilables".
(article paru dans l'édition du 20.03.07)
Modifié en dernier par LeFlan le mar. 24 avr. 2007, 20:24, modifié 1 fois.

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