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Flow : César + Oscar du meilleur film d'animation
(récompenses méritées pour le film de Gints Zilbalodis)
(récompenses méritées pour le film de Gints Zilbalodis)
Flow : César + Oscar du meilleur film d'animation (récompenses méritées pour le film de Gints Zilbalodis)
Ce week-end, le long métrage "Flow" a remporté deux récompenses majeures du cinéma, à savoir le César (en France) & l'Oscar (aux USA) du meilleur film d'animation.

Des récompenses méritées pour le merveilleux film de Gints Zilbalodis, qui m'ont aussi ému pour d'autres raisons personnelles (et temporelles :-), notamment car cela fait plus de 13 ans que je parle des oeuvres de ce réalisateur, depuis son tout premier court métrage qu'il avait réalisé à l'âge de 17 ans (sachant aussi que Gints, que j'ai déjà rencontré par le passé, a aussi inversement été un soutien de Catsuka, il sait pourquoi :-).
Une belle consécration également pour une coproduction entre plusieurs pays d'Europe, comme c'est souvent le cas dans l'animation sur ce continent, avec ici l'alliance de la Lettonie (via le studio Dream Well / dans le pays natal de Gints), la France (avec Sacrebleu Productions et le producteur Ron Dyens), ainsi que la Belgique (Take Five).
En rappelant que les films non américains ayant remporté cet Oscar étaient jusque là très peu nombreux, et signés par des studios et réalisateurs déjà bien connus (Ghibli / Hayao Miyazaki avec "Spirited Away" & "The Boy & The Heron", et Aardman / Nick Park avec le premier film de "Wallace & Gromit", déjà pas mal européen, mais bien sûr aussi anglophone).
Une vraie prouesse réalisée par "Flow" donc, d'autant plus que ces compétitions ne se jouent pas toujours que sur la qualité des films malheureusement, mais aussi sur de la com' (j'en parlais déjà l'autre jour). Tous les votants ne regardent pas forcément tous les films, c'est un vrai challenge d'attirer leur attention, surtout qu'on ne parle pas ici d'un jury restreint, mais de milliers de personnes dans ces Académies votantes.
Idem pour les César donc, où il y a sans doute moins de lobbying, mais où je suis aussi heureux de voir que les membres (dont je fais partie) n'ont pas juste voté sur certains noms (car dans les finalistes il y en avait un de très connu, venant du live, sans que je dénigre bien sûr son film, je parle juste du facteur popularité au sein même du milieu du cinéma).
D'ailleurs, il y a autre chose que j'ai également apprécié dans cette course aux statuettes, c'est la façon dont le réalisateur et l'équipe de "Flow" ont habilement joué de certaines de leurs propres limitations, notamment pour les Oscars donc. Car pour pouvoir pratiquer ce genre de lobbying, outre des relations, il faut aussi des moyens financiers (de communication & co donc), or tout le monde n'a pas les mêmes ressources. C'est bien à ce moment là que certains budgets entrent en compétition, et on ne parle donc pas de budgets des films (souvenez-vous quand en 2016 j'informais d'une campagne crowdfunding pour aider le réalisateur du film brésilien "The Boy and the World" à financer... sa course aux Oscars). Or "Flow" a réussi à retourner cela à son avantage, en mettant notamment en avant (à moindre coût :-) le "faible" budget du film (3,5 millions d'euros) comparé aux grosses productions américaines (concurrentes), et en se positionnant comme un film "indépendant" (une catégorisation souvent discutable, que certains festivals opèrent même d'office en interne, mais pas les Oscars).
Une stratégie sans doute gagnante dans ces jeux de com', puisque pas mal de médias ont repris ce wording de film indé à petit budget, et ça continue même encore maintenant alors que ces compets sont finies. Il me semble donc nécessaire de rappeler que ce positionnement n'a jamais vraiment reflété la réalité.
Concernant le budget de "Flow", il est en fait dans la moyenne (certes dans la moyenne basse) des productions animées européennes (dont la grande majorité des films coutent moins de 10 millions d'euros). Et "Flow" n'est pas non plus un film "indépendant", il a toute la panoplie habituelle d'accompagnement producteurs, financeurs, distributeurs et autres partenaires (sans oublier l'existence de subventions, nombreuses en Europe et particulièrement en France, incluses dans ces budgets).
La mesure du terme de film "indépendant" dans chaque pays (où il existe) peut varier, selon chaque milieu ciné local. Aux USA, cela découle de la démesure de leur industrie cinéma (avec ses grands groupes/majors, et budgets astronomiques), qu'on ne retrouve clairement pas à cette échelle ailleurs. Et "Flow" n'est donc ni un film américain, ni un film fait pour le marché américain. Il faut comparer ce qui est comparable. En se rappelant aussi que de nombreux autres films d'animation européens à "petits" budgets étaient déjà arrivés en finale aux Oscars dans le passé, avec encore "Robot Dreams" l'an dernier, qui n'a pas couté beaucoup plus cher que "Flow".
L'occasion aussi pour moi de poster plus bas un petit souvenir vidéo de "Away" (2019), le 1er long métrage de Gints Zilbalodis, qui pour le coup était vraiment très très indépendant, puisqu'il l'a réalisé totalement seul (de l'animation jusqu'à la musique), sans aucun partenaire de la moindre sorte (à l'exception d'une aide du State Culture Capital Foundation, mais très faible, à peine équivalente à une aide pour un court métrage).
Et l'occasion donc également pour moi de faire un petit montage image ci-dessous, qui rappelle au besoin des budgets de long métrages d'animation français/européens pour la plupart récents. J'y mets des exemples de prods à moins de 10 millions d'euros de budget. Bien sûr, il existe aussi des films (surtout français) dont le budget dépasse largement cette somme, mais ils sont donc bien moins nombreux. Inversement, je n'ai pas mis sur ce graphique l'exemple de "La Jeune Fille sans mains", qui a couté 0,4 million d'euros, tout en étant accompagné dans la production et la distribution, le genre de configuration qu'on ne retrouve pas non plus dans tous les pays.

En passant, vous aurez pu sans doute lire aussi que "Flow" a été produit en utilisant le logiciel Blender, qui peut résonner comme un outil pour les "indés", mais qui a en fait déjà servi sur plusieurs long métrages en Europe notamment (comme "Unicorn Wars", "Mars Express", ou "J'ai perdu mon corps"), et qui peut être utilisé de bien des manières différentes.
Bref, même en étant finaliste, les efforts restent énormes pour se démarquer dans une compétition comme les Oscars, et j'espère que dans les années futures davantage encore de films non américains arriveront à tirer leur épingle du jeu et à être primés. "Flow" a en tous cas peut-être ouvert une voie. Merci et bravo à Gints (ainsi qu'à toute son équipe).
https://twitter.com/catsuka/status/1896362360610410699
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