Vingt-et-un ans et tous ces dons. Les augures te sont favorables car l'avenir appartient aux hommes qui "s'éveillent" tôt.
Et au risque de me répéter, ton travail est irréprochable.
de retour du danemark
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Little Lou
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Ça.
C'est très bien.
Bon sang que c'est très bien.
Et celui qui le précède aussi, mais ÇA, putain, c'est très bien.
J'aime beaucoup le portrait d'Alex de profil, aussi (par contre tu t'es foiré pour le face hééééhéhéhé pardon c'est mon côté mesquin).
Quand est-ce que tu nous repostes des dessins à caractère sexuellement torturé?
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TRANTKAT
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On s'éclate au Sénégal
Amadou Guiro est un des dirigeants de And Jëf/Parti Africain pour la Démocratie et le Socialisme, un des partis d'opposition de la gauche sénégalaise. Chercheur et universitaire il est aussi un vieil ami qui a fait toutes ses études à Toulouse. De passage à Dakar le Coquelicot lui a demandé de décrire la situation économique, sociale et politique de son pays. Bien sûr que ces propos, et en particulier sur le terrain électoral, n'engagent que lui. Mais nos lecteurs sont assez avertis pour se faire leur propre opinion.
Au plan économique depuis plus d'une quinzaine d'années le Sénégal vit les plans d'ajustements structurels et depuis 1994 il y a eu un changement de parité du franc cfa dont la valeur a diminué de moitié. C'est un des éléments de la stratégie des bailleurs de fonds pour redresser la situation économique. Il y a eu également toute une gamme de privatisations. Aujourd'hui quasiment tous les secteurs stratégiques ont été privatisés : l'électricité il y une quinzaine de jours, l'eau, le secteur du téléphone. Toutes les banques nationales avaient déjà été privatisées, les sociétés d'assurances également, où il y avait des parts importante de l'État. Au niveau de l'éducation également les uvres universitaires ont été privatisées. Il y a des projets de privatisation de l'aéroport de Dakar, du port de Dakar-Marine et de la société nationale de l'arachide : la Sonacos. Ici on dit qu'il n'y a plus qu'à privatiser le gouvernement et le vendre aux bailleurs de fonds.
La croissance
Le gouvernement a engagé cette politique, ainsi que la réduction des effectifs de la fonction publique pour diminuer la masse salariale avec pour objectifs de rétablir les équilibres macroéconomiques et améliorer le taux de croissance du pays. Aujourd'hui on estime que le taux de croissance est de 5,6 % alors qu'il y a un an et demi il était de 2,5 % à 3%. Mais cette croissance n'est pas portée par l'agriculture. Cette croissance est portée par l'exportation, en particulier par le tourisme et la pêche.
La pauvreté
La croissance ne se traduit pas par une augmentation de l'emploi. Parallèlement à l'amélioration des indicateurs macro économiques la pauvreté s'est développée. On peut la mesurer par l'aiguille de la malnutrition qui a augmenté, et, le plus grave, par l'indicateur de la mortalité infantile. Nous avions observé ces dernières années une tendance à la baisse de la mortalité infantile or les derniers indicateurs montrent la remontée de ce chiffre. C'est révélateur également d'une dégradation de la santé. Ce secteur est maintenant, dans une large mesure, privatisé et très pauvre.
Les ménages sont très pauvres. En 1994 la dernière enquête nationale montrait que sur 8 millions d'habitants, 2 millions et demi de Sénégalais vivaient en-dessous du seuil de pauvreté, c'est-à-dire n'avaient pas le minimum nécessaire pour manger correctement.
Les bailleurs de fonds (FMI et Banque Mondiale) se rendent compte que leur politique s'accompagne d'une dégradation des conditions de vie de la population. Parallèlement ils ont mis en place des tous petits programmes (de lutte contre la pauvreté ou la malnutrition) pour &laqno; accompagner » leur politique. Ce sont en fait des mesures palliatives qui ne règlent pas les problèmes de fond. Donc globalement on peut dire qu'il y a une amélioration des indicateurs macro économiques parallèlement à une dégradation des conditions de vie des populations, au plan de la nutrition, de la santé, de la mortalité infantile, de la recrudescence de certaines maladies en milieu péri-urbain et à la campagne.
La vie est devenue beaucoup plus chère pour la population, pour les ménages, pour les travailleurs. Le smic n'augmente pas et reste stationnaire avec 45 000 cfa mensuel.(450 F.)
Les privatisations se traduisent bien sûr par des licenciements. Il y en a eu beaucoup dans le pays. Je peux citer par exemple le cas de la SOTRAC, dans le secteur des transports, qui devait être rachetée par la RATP. Celle-ci vient d'y renoncer devant les risques sur le plan social.
Les salaires de la fonction publique sont bloqués. Au moment de la dévaluation du franc cfa de 50% ils ont augmenté de 3% ! Dans le privé, la dévaluation a entraîné des augmentations de l'ordre de 10%, 15%, et même 20 %.
Les méfaits du libéralisme
Au niveau de l'emploi c'est catastrophique ! Sur le développement de la pauvreté aussi. Il faut comparer cette croissance de 5,6 % par rapport aux pays industrialisés ayant des PIB beaucoup plus importants, où une croissance de 2 ou 3% peut avoir des effets importants. Ici, pour avoir une incidence réelle sur le développement il nous faudrait une croissance à 2 chiffres.
Là où c'est le plus dramatique c'est au niveau de l'agriculture. Nous sommes dans un pays sahélien. Dire aux paysans sénégalais qu'on ne va subventionner ni le matériel agricole ni les engrais, alors que le pays importe 400 000 tonnes de céréales par an, alors que plus de 60 % de la population vit en milieu rural, subit les aléas climatiques et a des difficultés alimentaires, va avoir des effets absolument catastrophiques. Sur l'alimentation des ménages d'abord, mais aussi sur les sols qui, n'étant plus fertilisés vont se dégrader.
Dans l'éducation, que je connais bien, les méfaits du libéralisme, c'est d'abord le niveau de scolarisation qui diminue. 70% de la population du Sénégal est analphabète, ne sait ni lire, ni écrire, ni compter, que ce soit en français ou dans une langue nationale. Un chiffre inimaginable dans un pays de la francophonie, le pays de Senghor ! Et bien c'est dans ce pays que le taux de scolarisation diminue !
Ensuite, au niveau de l'université, où il n'y a que 20 000 étudiants, un nombre dérisoire en regard des enjeux du futur, sur l'injonction des bailleurs de fonds, il faut maintenant le réduire à 12 000. Là où, ne serait-ce qu'avec la croissance démographique, on devrait s'attendre à une augmentation du nombre des étudiants, il y a un plan draconien de limitation des effectifs. Le bac n'est plus maintenant la condition d'entrée à l'Université.
Enfin la privatisation des uvres universitaires empêche à beaucoup d'étudiants la possibilité de poursuivre leurs études correctement. C'est une atteinte au droit à l'éducation. Celle-ci est de plus en plus réservée à ceux dont les parents ont le moyens de payer. On ne peut pas en mesurer les dégâts aujourd'hui mais pour les générations futures on s'en rendra bien compte.
Les privatisations
La stratégie utilisée lors des privatisations c'est, d'abord, d'utiliser le départ volontaire. On propose aux travailleurs de quitter la boîte moyennant l'équivalent de 5, 6 mois, 1 an, 2 ans de salaires, cela dépend du rapport de forces. Déjà une bonne part des travailleurs s'en vont. Et ce sont, malheureusement, beaucoup de travailleurs proches de l'âge de la retraite, qui ont acquis de l'expérience dans l'entreprise, combatifs. L'âge de la retraite est à 55 ans. Les syndicats sont en train de se battre pour qu'elle soit portée à 60 ans. Le gouvernement serait actuellement d'accord pour la fixer à 58 ans.
Ensuite, lors de la privatisation, ils proposent aux travailleurs des actions : 5 à 10 % . Et c'est ça ou rien. Il faut dire que les attitudes sont mitigées. En estimant que dans le secteur des télécommunications au Sénégal il était important que l'entreprise ait un partenaire stratégique, les syndicats ont accepté 10% des actions pour les travailleurs. La privatisation a eu lieu sans aucun licenciement et ils ont réussi à maintenir la présence du syndicat, sa force et l'unité syndicale.
Dans le secteur de l'électricité, le syndicat s'y est opposé, estimant que l'électricité est un secteur stratégique, ils ont refusé les 10% d'actions et exigé que l'État conserve ses 51 % de capital. Il y a eu des grèves, des protestations, mais ils n'ont pas coupé le jus. Or là, vous pouvez constater qu'il y a tous les jours des coupures d'électricité. En général c'est en début de soirée et cela dure de 1/2 heure à 2 heures.
Et bien avant la privatisation, lors d'une coupure d'électricité, la police a arrêté d'un seul coup toute la direction syndicale. Ils ont été mis en prison pour &laqno; organisation de sabotage ». Le procès qui a suivi a blanchi les syndicalistes. Les 40 ont été libérés sauf deux, le secrétaire du syndicat et un de ses adjoints qui eux ont été condamnés à 6 mois de prison pour &laqno; troubles à l'ordre public ». Mais le fait de les garder en prison a permis que la négociation sur la privatisation se fasse. Pendant ce temps le gouvernement a ainsi pu vendre le secteur de l'électricité à la société HydroQuébec. Actuellement les travailleurs qui avaient été arrêtés ont été licenciés. Le syndicat se bat pour obtenir leur réintégration puisque le procès a démontré qu'ils n'avaient absolument rien saboté.
Le gouvernement a également privatisé la société des eaux. Ici, dans un pays sahélien, l'eau est très importante, capitale. Or on apprend que les factures d'eau vont augmenter de 36 % dans les trois années à venir. Cette politique va restreindre l'accès à l'eau d'une population très pauvre, avec tous les problèmes d'hygiène, de salubrité et de santé publique que cela entraîne.
Une stratégie mondiale
C'est partout le leitmotiv du &laqno; trop d'État ». Mais dans des pays aux ressources très limitées nous savons bien que des secteurs clés comme l'éducation, la santé, le transport, les infrastructures, sont indispensables au développement. Ces secteurs c'est à l'État de s'en occuper. On sait bien que la seule chose qui intéresse les boîtes privées c'est le profit. Dans mon village, qui est à l'Est du Sénégal, région très pauvre, si les gens n'ont pas de quoi payer, ils n'auront ni électricité ni eau courante. Les privés vont peut être développer un peu d'infrastructure là où cela peut être rentable, mais sans plus. C'était à l'État d'assurer un rôle moteur !
L'autre particularité de mon pays c'est que, dans la mesure où nous vivons dans un système de parti-état, la plupart des sociétés d'état sont des vaches laitières. On place un fidèle du parti-état comme directeur général à la tête des sociétés et quand on a besoin de fric pour le parti, il renvoie l'ascenceur. Il peut donc y avoir de très mauvaises gestions parce que les dirigeants sont soumis aux énormes pressions du parti-État. Il en résulte que la qualité du service public laisse à désirer. Et donc lors des privatisations, une partie de la population estime que ce n'est pas son problème, n'en comprend pas les enjeux et pense que la qualité s'améliorera peut-être. En tous les cas pour l'eau c'est pas le cas aujourd'hui ! Ils ont construit un beau bâtiment, les factures sont plus belles mais elles ont augmentées et l'eau est toujours aussi douteuse. Les gros privés ne s'engagent pas dans l'agriculture, sauf au niveau du maraîchage, dans le nord de la vallée du fleuve Sénégal. Donc pour le gros de la population c'est l'État qui doit au moins assurer leur survie.
La Casamance
On va peut-être enfin avoir des négociations et la paix. En effet le Sénégal se retire du bourbier de la Guinée-Bissau où il avait envoyé des forces pour soutenir le gouvernement légal. Or les indépendantistes de Casamance sont plus ou moins liés à la fraction qui tient le pays réel en Guinée-Bissau. Le gouvernement a compris après ses revers qu'il est maintenant obligé de s'asseoir à la table des négociations, sous peine de voir les guérillas de Casamance soutenues par la Guinée Bissau.
Les ripostes
Les syndicats ont engagé beaucoup de luttes qui n'ont pas empêché les plans de restructuration de se faire. Les licenciements et les départs volontaires ont entraîné un affaiblissement des syndicats et de leur capacité de riposte. Ce qui permet au gouvernement de profiter de la situation pour modifier la législation en ce qui concerne le code du travail, la protection des délégués, pour rendre tout flexible. Il n'y a pas de lutte aujourd'hui pour demander des augmentations de salaires depuis la dévaluation. La plupart des luttes sont des luttes défensives, contre les fermetures d'entreprises, contre les licenciements, voire même, par exemple pour obtenir le versement des salaires impayés depuis 6 mois. Donc des luttes défensives et éparpillées.
Il y a deux centrales syndicale, la CNTS, (Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal), la mieux implantée dans le secteur privé. Liée au parti au pouvoir, le parti socialiste, elle soutient le régime, même si des syndicats peuvent sectorialement lutter sur leurs propres revendications. À côté il y a l'UNSAS (Union Nationale des Syndicats Autonomes) beaucoup plus implantée dans le secteur public, aujourd'hui en grande partie privatisé. C'est son secrétaire général, qui dirigeait le syndicat de l'électricité, qui vient d'être emprisonné il y a 6 mois. À sa libération de prison, il a effectué une tournée dans tout le pays qui a eu un réel écho, avec des stades remplis, des meetings, beaucoup de monde.
Les étudiants, et en particulier les normaliens, qui ont été formés et qui devraient être affectés dans des écoles, ont engagé depuis l'année dernière des luttes assez radicales pour obtenir leur embauche. Ils refusent que l'État leur réponde qu'il n'a pas d'argent pour les embaucher au moment même où il crée un Sénat bidon, avec 60 sénateurs, à gros salaires, ce qui n'était pas prévu dans le budget. Le président fait des tournées dans tout le pays qui coûtent 500 millions de cfa et on ne recrute pas des enseignants. Il faut dire que certains normaliens viennent enfin d'obtenir satisfaction mais le gros du lot reste sur la touche. Les étudiants en grève à l'Université réclament l'augmentation des bourses et du nombre des boursiers, et l'annulation de la privatisation des uvres universitaires qui ne s'est accompagnée d'aucune amélioration de la qualité. Ce qui fait qu'il y a tous les jours des grenades lacrymos sur le campus.
J'en profite pour signaler que les manifestations de rues sont toujours interdites au Sénégal et que, quand on décide une manif c'est qu'on est prêt à la confrontation.
... et la politique
En ce qui concerne les partis politiques, les luttes et les conflits de ces dernières années portaient sur la question des libertés démocratiques, du code électoral, de l'accès des partis aux médias. Il y a eu beaucoup d'avancées significatives dans ce domaine. Mais en ce moment les partis ne lancent plus aucune initiative, de mobilisations ou de rassemblements de masse, en raison de l'imminence des élections présidentielles de l'an 2000. Celles-ci ont un enjeu réel. Il faut dire qu'au Sénégal c'est le même parti qui est au pouvoir depuis l'indépendance de 1960. C'est un paradoxe pour ce pays si souvent cité comme un exemple de démocratie, qui est ici un vernis qui, dès qu'on gratte un peu n'est qu'une apparence.
Socialement le gouvernement est minoritaire. Les dernières élections législatives de 98 ont, pour la première fois, mis le parti socialiste a moins de 51%. Mais avec une participation de 40% donc un nombre très important d'abstentions. Le gouvernement n'a rien fait pour encourager les électeurs à aller chercher leurs cartes, d'où de nombreux problèmes. La dispersion, avec beaucoup de listes et de candidatures, a découragé une partie des Sénégalais.
Les gens sont déçus par les volte-face des politiciens, avec des partis qui passent du gouvernement à l'opposition pour revenir au gouvernement et vice versa. Ils souhaitent donc une coalition de l'opposition. Ces partis sont actuellement en train de discuter pour une liste unique de l'opposition, face au régime, pour battre Abdou Diouf. Cette liste unique entraînerait certainement le vote des abstentionnistes et, en cas de fraude, (et nous sommes sûrs que le gouvernement fraudera), elle permettrait d'avoir une force capable de faire respecter la volonté populaire. Mais cela veut dire aussi que les organisations indépendantes de la gauche ne vont pas, pour la première fois, avoir de candidatures.
Face au parti socialiste, au pouvoir depuis 40 ans, et qui est un parti libéral réactionnaire il y a le PDS, un parti lui aussi libéral mais qui est le principal parti de l'opposition. Son leader, Abdoulaye Wade, a impulsé dans le passé beaucoup de luttes démocratiques mais n'est pas très fiable car il a aussi été plusieurs fois au gouvernement, y est entré, en est sorti Aujourd'hui il s'ancre dans l'opposition.
Lors des dernières élection, And Jëf/PADS, regroupement de 4 organisations issues de l'extrême gauche a eu 5% des voix et 4 députés mais pensait avoir plus. Les projections nous permettaient d'espérer un groupe parlementaire mais juste avant les élections un ténor du parti socialiste, Djibo Ka l'a quitté et créé l'URD, (Union pour le Renouveau Démocratique). Ce candidat qui a longtemps été ministre de l'intérieur, un gros bonnet du PS, s'est présenté comme un homme neuf et a ainsi constitué une force attractive pour certains électeurs. Il s'est retrouvé avec 11 députés. Il y a aussi les deux partis marxistes d'origine stalinienne, LD et PIT qui ont eu respectivement 2 et 1 députés. Ces 3 organisations de gauche : And Jëf/PADS, la LD et le PIT, se sont bien rendu compte que, avec l'émergence du Renouveau Démocratique, elles devaient développer une politique commune pour ne pas être marginalisées. Elles ont créé un pôle alternatif : &laqno; le pôle de gauche », avec comme ambition de résoudre les contradictions entre-elles, d'harmoniser leur travail au plan syndical, de construire des leviers de résistance, d'uvrer pour une candidature unique et donc de peser dans cette construction face aux autres forces de l'opposition.
Pour rompre avec ce pouvoir réactionnaire nous sommes en train de discuter sur l'éventualité de soutien à un candidat, et, malheureusement, vu les réalités sénégalaises il est bien possible que ce soit Wade. Nous avons un accord de principe pour la mise au point d'un programme minimum, puis, en cas de défaite de Diouf, d'un gouvernement de transition de un an ou deux, chargé de dissoudre l'Assemblée Nationale et d'organiser de nouvelles législatives qui installeraient un nouveau gouvernement. Voilà nos perspectives, malgré la multiplicité des candidatures de diversions suscitées par le pouvoir.
Le parti socialiste de Abdou Diouf n'acceptera pas une défaite électorale certaine et il fait tout pour opérer un hold-up électoral. Il faudra donc également créer un rapport de force et une forte mobilisation pour faire respecter la volonté populaire.
Amadou Guiro
Quelques chiffres lus dans le journal : Avec 2 728 habitants au km2, Dakar a une densité 78 fois supérieure à la moyenne nationale du Sénégal qui est de 35 habitants au km2. 8,7 c'est la taille moyenne des ménages dakarois. Elle était de 7,6 en 1982. Chaque ménage sénégalais dispose en moyenne de 65 780 cfa par mois, mais 117 000 en ville et 32 700 à la campagne. 15 % de la population des quartiers périphériques a moins de 5 ans. Le budget de la santé est de 5 % alors que l'OMS préconise au moins 9 %. Par exemple Pikine, une ville de la banlieue de Dakar n'a aucun hôpital alors qu'elle a plus d'un million d'habitants.
Amadou Guiro est un des dirigeants de And Jëf/Parti Africain pour la Démocratie et le Socialisme, un des partis d'opposition de la gauche sénégalaise. Chercheur et universitaire il est aussi un vieil ami qui a fait toutes ses études à Toulouse. De passage à Dakar le Coquelicot lui a demandé de décrire la situation économique, sociale et politique de son pays. Bien sûr que ces propos, et en particulier sur le terrain électoral, n'engagent que lui. Mais nos lecteurs sont assez avertis pour se faire leur propre opinion.
Au plan économique depuis plus d'une quinzaine d'années le Sénégal vit les plans d'ajustements structurels et depuis 1994 il y a eu un changement de parité du franc cfa dont la valeur a diminué de moitié. C'est un des éléments de la stratégie des bailleurs de fonds pour redresser la situation économique. Il y a eu également toute une gamme de privatisations. Aujourd'hui quasiment tous les secteurs stratégiques ont été privatisés : l'électricité il y une quinzaine de jours, l'eau, le secteur du téléphone. Toutes les banques nationales avaient déjà été privatisées, les sociétés d'assurances également, où il y avait des parts importante de l'État. Au niveau de l'éducation également les uvres universitaires ont été privatisées. Il y a des projets de privatisation de l'aéroport de Dakar, du port de Dakar-Marine et de la société nationale de l'arachide : la Sonacos. Ici on dit qu'il n'y a plus qu'à privatiser le gouvernement et le vendre aux bailleurs de fonds.
La croissance
Le gouvernement a engagé cette politique, ainsi que la réduction des effectifs de la fonction publique pour diminuer la masse salariale avec pour objectifs de rétablir les équilibres macroéconomiques et améliorer le taux de croissance du pays. Aujourd'hui on estime que le taux de croissance est de 5,6 % alors qu'il y a un an et demi il était de 2,5 % à 3%. Mais cette croissance n'est pas portée par l'agriculture. Cette croissance est portée par l'exportation, en particulier par le tourisme et la pêche.
La pauvreté
La croissance ne se traduit pas par une augmentation de l'emploi. Parallèlement à l'amélioration des indicateurs macro économiques la pauvreté s'est développée. On peut la mesurer par l'aiguille de la malnutrition qui a augmenté, et, le plus grave, par l'indicateur de la mortalité infantile. Nous avions observé ces dernières années une tendance à la baisse de la mortalité infantile or les derniers indicateurs montrent la remontée de ce chiffre. C'est révélateur également d'une dégradation de la santé. Ce secteur est maintenant, dans une large mesure, privatisé et très pauvre.
Les ménages sont très pauvres. En 1994 la dernière enquête nationale montrait que sur 8 millions d'habitants, 2 millions et demi de Sénégalais vivaient en-dessous du seuil de pauvreté, c'est-à-dire n'avaient pas le minimum nécessaire pour manger correctement.
Les bailleurs de fonds (FMI et Banque Mondiale) se rendent compte que leur politique s'accompagne d'une dégradation des conditions de vie de la population. Parallèlement ils ont mis en place des tous petits programmes (de lutte contre la pauvreté ou la malnutrition) pour &laqno; accompagner » leur politique. Ce sont en fait des mesures palliatives qui ne règlent pas les problèmes de fond. Donc globalement on peut dire qu'il y a une amélioration des indicateurs macro économiques parallèlement à une dégradation des conditions de vie des populations, au plan de la nutrition, de la santé, de la mortalité infantile, de la recrudescence de certaines maladies en milieu péri-urbain et à la campagne.
La vie est devenue beaucoup plus chère pour la population, pour les ménages, pour les travailleurs. Le smic n'augmente pas et reste stationnaire avec 45 000 cfa mensuel.(450 F.)
Les privatisations se traduisent bien sûr par des licenciements. Il y en a eu beaucoup dans le pays. Je peux citer par exemple le cas de la SOTRAC, dans le secteur des transports, qui devait être rachetée par la RATP. Celle-ci vient d'y renoncer devant les risques sur le plan social.
Les salaires de la fonction publique sont bloqués. Au moment de la dévaluation du franc cfa de 50% ils ont augmenté de 3% ! Dans le privé, la dévaluation a entraîné des augmentations de l'ordre de 10%, 15%, et même 20 %.
Les méfaits du libéralisme
Au niveau de l'emploi c'est catastrophique ! Sur le développement de la pauvreté aussi. Il faut comparer cette croissance de 5,6 % par rapport aux pays industrialisés ayant des PIB beaucoup plus importants, où une croissance de 2 ou 3% peut avoir des effets importants. Ici, pour avoir une incidence réelle sur le développement il nous faudrait une croissance à 2 chiffres.
Là où c'est le plus dramatique c'est au niveau de l'agriculture. Nous sommes dans un pays sahélien. Dire aux paysans sénégalais qu'on ne va subventionner ni le matériel agricole ni les engrais, alors que le pays importe 400 000 tonnes de céréales par an, alors que plus de 60 % de la population vit en milieu rural, subit les aléas climatiques et a des difficultés alimentaires, va avoir des effets absolument catastrophiques. Sur l'alimentation des ménages d'abord, mais aussi sur les sols qui, n'étant plus fertilisés vont se dégrader.
Dans l'éducation, que je connais bien, les méfaits du libéralisme, c'est d'abord le niveau de scolarisation qui diminue. 70% de la population du Sénégal est analphabète, ne sait ni lire, ni écrire, ni compter, que ce soit en français ou dans une langue nationale. Un chiffre inimaginable dans un pays de la francophonie, le pays de Senghor ! Et bien c'est dans ce pays que le taux de scolarisation diminue !
Ensuite, au niveau de l'université, où il n'y a que 20 000 étudiants, un nombre dérisoire en regard des enjeux du futur, sur l'injonction des bailleurs de fonds, il faut maintenant le réduire à 12 000. Là où, ne serait-ce qu'avec la croissance démographique, on devrait s'attendre à une augmentation du nombre des étudiants, il y a un plan draconien de limitation des effectifs. Le bac n'est plus maintenant la condition d'entrée à l'Université.
Enfin la privatisation des uvres universitaires empêche à beaucoup d'étudiants la possibilité de poursuivre leurs études correctement. C'est une atteinte au droit à l'éducation. Celle-ci est de plus en plus réservée à ceux dont les parents ont le moyens de payer. On ne peut pas en mesurer les dégâts aujourd'hui mais pour les générations futures on s'en rendra bien compte.
Les privatisations
La stratégie utilisée lors des privatisations c'est, d'abord, d'utiliser le départ volontaire. On propose aux travailleurs de quitter la boîte moyennant l'équivalent de 5, 6 mois, 1 an, 2 ans de salaires, cela dépend du rapport de forces. Déjà une bonne part des travailleurs s'en vont. Et ce sont, malheureusement, beaucoup de travailleurs proches de l'âge de la retraite, qui ont acquis de l'expérience dans l'entreprise, combatifs. L'âge de la retraite est à 55 ans. Les syndicats sont en train de se battre pour qu'elle soit portée à 60 ans. Le gouvernement serait actuellement d'accord pour la fixer à 58 ans.
Ensuite, lors de la privatisation, ils proposent aux travailleurs des actions : 5 à 10 % . Et c'est ça ou rien. Il faut dire que les attitudes sont mitigées. En estimant que dans le secteur des télécommunications au Sénégal il était important que l'entreprise ait un partenaire stratégique, les syndicats ont accepté 10% des actions pour les travailleurs. La privatisation a eu lieu sans aucun licenciement et ils ont réussi à maintenir la présence du syndicat, sa force et l'unité syndicale.
Dans le secteur de l'électricité, le syndicat s'y est opposé, estimant que l'électricité est un secteur stratégique, ils ont refusé les 10% d'actions et exigé que l'État conserve ses 51 % de capital. Il y a eu des grèves, des protestations, mais ils n'ont pas coupé le jus. Or là, vous pouvez constater qu'il y a tous les jours des coupures d'électricité. En général c'est en début de soirée et cela dure de 1/2 heure à 2 heures.
Et bien avant la privatisation, lors d'une coupure d'électricité, la police a arrêté d'un seul coup toute la direction syndicale. Ils ont été mis en prison pour &laqno; organisation de sabotage ». Le procès qui a suivi a blanchi les syndicalistes. Les 40 ont été libérés sauf deux, le secrétaire du syndicat et un de ses adjoints qui eux ont été condamnés à 6 mois de prison pour &laqno; troubles à l'ordre public ». Mais le fait de les garder en prison a permis que la négociation sur la privatisation se fasse. Pendant ce temps le gouvernement a ainsi pu vendre le secteur de l'électricité à la société HydroQuébec. Actuellement les travailleurs qui avaient été arrêtés ont été licenciés. Le syndicat se bat pour obtenir leur réintégration puisque le procès a démontré qu'ils n'avaient absolument rien saboté.
Le gouvernement a également privatisé la société des eaux. Ici, dans un pays sahélien, l'eau est très importante, capitale. Or on apprend que les factures d'eau vont augmenter de 36 % dans les trois années à venir. Cette politique va restreindre l'accès à l'eau d'une population très pauvre, avec tous les problèmes d'hygiène, de salubrité et de santé publique que cela entraîne.
Une stratégie mondiale
C'est partout le leitmotiv du &laqno; trop d'État ». Mais dans des pays aux ressources très limitées nous savons bien que des secteurs clés comme l'éducation, la santé, le transport, les infrastructures, sont indispensables au développement. Ces secteurs c'est à l'État de s'en occuper. On sait bien que la seule chose qui intéresse les boîtes privées c'est le profit. Dans mon village, qui est à l'Est du Sénégal, région très pauvre, si les gens n'ont pas de quoi payer, ils n'auront ni électricité ni eau courante. Les privés vont peut être développer un peu d'infrastructure là où cela peut être rentable, mais sans plus. C'était à l'État d'assurer un rôle moteur !
L'autre particularité de mon pays c'est que, dans la mesure où nous vivons dans un système de parti-état, la plupart des sociétés d'état sont des vaches laitières. On place un fidèle du parti-état comme directeur général à la tête des sociétés et quand on a besoin de fric pour le parti, il renvoie l'ascenceur. Il peut donc y avoir de très mauvaises gestions parce que les dirigeants sont soumis aux énormes pressions du parti-État. Il en résulte que la qualité du service public laisse à désirer. Et donc lors des privatisations, une partie de la population estime que ce n'est pas son problème, n'en comprend pas les enjeux et pense que la qualité s'améliorera peut-être. En tous les cas pour l'eau c'est pas le cas aujourd'hui ! Ils ont construit un beau bâtiment, les factures sont plus belles mais elles ont augmentées et l'eau est toujours aussi douteuse. Les gros privés ne s'engagent pas dans l'agriculture, sauf au niveau du maraîchage, dans le nord de la vallée du fleuve Sénégal. Donc pour le gros de la population c'est l'État qui doit au moins assurer leur survie.
La Casamance
On va peut-être enfin avoir des négociations et la paix. En effet le Sénégal se retire du bourbier de la Guinée-Bissau où il avait envoyé des forces pour soutenir le gouvernement légal. Or les indépendantistes de Casamance sont plus ou moins liés à la fraction qui tient le pays réel en Guinée-Bissau. Le gouvernement a compris après ses revers qu'il est maintenant obligé de s'asseoir à la table des négociations, sous peine de voir les guérillas de Casamance soutenues par la Guinée Bissau.
Les ripostes
Les syndicats ont engagé beaucoup de luttes qui n'ont pas empêché les plans de restructuration de se faire. Les licenciements et les départs volontaires ont entraîné un affaiblissement des syndicats et de leur capacité de riposte. Ce qui permet au gouvernement de profiter de la situation pour modifier la législation en ce qui concerne le code du travail, la protection des délégués, pour rendre tout flexible. Il n'y a pas de lutte aujourd'hui pour demander des augmentations de salaires depuis la dévaluation. La plupart des luttes sont des luttes défensives, contre les fermetures d'entreprises, contre les licenciements, voire même, par exemple pour obtenir le versement des salaires impayés depuis 6 mois. Donc des luttes défensives et éparpillées.
Il y a deux centrales syndicale, la CNTS, (Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal), la mieux implantée dans le secteur privé. Liée au parti au pouvoir, le parti socialiste, elle soutient le régime, même si des syndicats peuvent sectorialement lutter sur leurs propres revendications. À côté il y a l'UNSAS (Union Nationale des Syndicats Autonomes) beaucoup plus implantée dans le secteur public, aujourd'hui en grande partie privatisé. C'est son secrétaire général, qui dirigeait le syndicat de l'électricité, qui vient d'être emprisonné il y a 6 mois. À sa libération de prison, il a effectué une tournée dans tout le pays qui a eu un réel écho, avec des stades remplis, des meetings, beaucoup de monde.
Les étudiants, et en particulier les normaliens, qui ont été formés et qui devraient être affectés dans des écoles, ont engagé depuis l'année dernière des luttes assez radicales pour obtenir leur embauche. Ils refusent que l'État leur réponde qu'il n'a pas d'argent pour les embaucher au moment même où il crée un Sénat bidon, avec 60 sénateurs, à gros salaires, ce qui n'était pas prévu dans le budget. Le président fait des tournées dans tout le pays qui coûtent 500 millions de cfa et on ne recrute pas des enseignants. Il faut dire que certains normaliens viennent enfin d'obtenir satisfaction mais le gros du lot reste sur la touche. Les étudiants en grève à l'Université réclament l'augmentation des bourses et du nombre des boursiers, et l'annulation de la privatisation des uvres universitaires qui ne s'est accompagnée d'aucune amélioration de la qualité. Ce qui fait qu'il y a tous les jours des grenades lacrymos sur le campus.
J'en profite pour signaler que les manifestations de rues sont toujours interdites au Sénégal et que, quand on décide une manif c'est qu'on est prêt à la confrontation.
... et la politique
En ce qui concerne les partis politiques, les luttes et les conflits de ces dernières années portaient sur la question des libertés démocratiques, du code électoral, de l'accès des partis aux médias. Il y a eu beaucoup d'avancées significatives dans ce domaine. Mais en ce moment les partis ne lancent plus aucune initiative, de mobilisations ou de rassemblements de masse, en raison de l'imminence des élections présidentielles de l'an 2000. Celles-ci ont un enjeu réel. Il faut dire qu'au Sénégal c'est le même parti qui est au pouvoir depuis l'indépendance de 1960. C'est un paradoxe pour ce pays si souvent cité comme un exemple de démocratie, qui est ici un vernis qui, dès qu'on gratte un peu n'est qu'une apparence.
Socialement le gouvernement est minoritaire. Les dernières élections législatives de 98 ont, pour la première fois, mis le parti socialiste a moins de 51%. Mais avec une participation de 40% donc un nombre très important d'abstentions. Le gouvernement n'a rien fait pour encourager les électeurs à aller chercher leurs cartes, d'où de nombreux problèmes. La dispersion, avec beaucoup de listes et de candidatures, a découragé une partie des Sénégalais.
Les gens sont déçus par les volte-face des politiciens, avec des partis qui passent du gouvernement à l'opposition pour revenir au gouvernement et vice versa. Ils souhaitent donc une coalition de l'opposition. Ces partis sont actuellement en train de discuter pour une liste unique de l'opposition, face au régime, pour battre Abdou Diouf. Cette liste unique entraînerait certainement le vote des abstentionnistes et, en cas de fraude, (et nous sommes sûrs que le gouvernement fraudera), elle permettrait d'avoir une force capable de faire respecter la volonté populaire. Mais cela veut dire aussi que les organisations indépendantes de la gauche ne vont pas, pour la première fois, avoir de candidatures.
Face au parti socialiste, au pouvoir depuis 40 ans, et qui est un parti libéral réactionnaire il y a le PDS, un parti lui aussi libéral mais qui est le principal parti de l'opposition. Son leader, Abdoulaye Wade, a impulsé dans le passé beaucoup de luttes démocratiques mais n'est pas très fiable car il a aussi été plusieurs fois au gouvernement, y est entré, en est sorti Aujourd'hui il s'ancre dans l'opposition.
Lors des dernières élection, And Jëf/PADS, regroupement de 4 organisations issues de l'extrême gauche a eu 5% des voix et 4 députés mais pensait avoir plus. Les projections nous permettaient d'espérer un groupe parlementaire mais juste avant les élections un ténor du parti socialiste, Djibo Ka l'a quitté et créé l'URD, (Union pour le Renouveau Démocratique). Ce candidat qui a longtemps été ministre de l'intérieur, un gros bonnet du PS, s'est présenté comme un homme neuf et a ainsi constitué une force attractive pour certains électeurs. Il s'est retrouvé avec 11 députés. Il y a aussi les deux partis marxistes d'origine stalinienne, LD et PIT qui ont eu respectivement 2 et 1 députés. Ces 3 organisations de gauche : And Jëf/PADS, la LD et le PIT, se sont bien rendu compte que, avec l'émergence du Renouveau Démocratique, elles devaient développer une politique commune pour ne pas être marginalisées. Elles ont créé un pôle alternatif : &laqno; le pôle de gauche », avec comme ambition de résoudre les contradictions entre-elles, d'harmoniser leur travail au plan syndical, de construire des leviers de résistance, d'uvrer pour une candidature unique et donc de peser dans cette construction face aux autres forces de l'opposition.
Pour rompre avec ce pouvoir réactionnaire nous sommes en train de discuter sur l'éventualité de soutien à un candidat, et, malheureusement, vu les réalités sénégalaises il est bien possible que ce soit Wade. Nous avons un accord de principe pour la mise au point d'un programme minimum, puis, en cas de défaite de Diouf, d'un gouvernement de transition de un an ou deux, chargé de dissoudre l'Assemblée Nationale et d'organiser de nouvelles législatives qui installeraient un nouveau gouvernement. Voilà nos perspectives, malgré la multiplicité des candidatures de diversions suscitées par le pouvoir.
Le parti socialiste de Abdou Diouf n'acceptera pas une défaite électorale certaine et il fait tout pour opérer un hold-up électoral. Il faudra donc également créer un rapport de force et une forte mobilisation pour faire respecter la volonté populaire.
Amadou Guiro
Quelques chiffres lus dans le journal : Avec 2 728 habitants au km2, Dakar a une densité 78 fois supérieure à la moyenne nationale du Sénégal qui est de 35 habitants au km2. 8,7 c'est la taille moyenne des ménages dakarois. Elle était de 7,6 en 1982. Chaque ménage sénégalais dispose en moyenne de 65 780 cfa par mois, mais 117 000 en ville et 32 700 à la campagne. 15 % de la population des quartiers périphériques a moins de 5 ans. Le budget de la santé est de 5 % alors que l'OMS préconise au moins 9 %. Par exemple Pikine, une ville de la banlieue de Dakar n'a aucun hôpital alors qu'elle a plus d'un million d'habitants.
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bobogrey
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ALors c est ça on le voit plus sur le forum un bon moment et quand enfin il intervient c est pour nous foutre le cafard... 
Encore heureux qu il y a son avatar...
EDIT > oui je parle de TRANTKAT mais bon QBS fout le cafard tellement il est bon mais il nous donne bien du plaisir en même temps...
et son avatar est moins sympa que celui de TRANTKAT
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EDIT > oui je parle de TRANTKAT mais bon QBS fout le cafard tellement il est bon mais il nous donne bien du plaisir en même temps...
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Modifié en dernier par bobogrey le jeu. 02 déc. 2004, 21:17, modifié 1 fois.
"Got a Gun,
Fact I Got Two,
That's Okay, Man, Cos I love God!"
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jesus
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quelle belle soirée
- Fuck me I'm chanmax !!!
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ba merci encore ......
sterna ...oh tu me regale avec cette photo ........je suis une grimace perpetuel !!!! suel mes proches m auront reconnu sur ce coup la héhé .....
merwan tu connais remi ?.........ah oui promo marc maggiori ......mmmmmmh je vois .......
en tout cas pour le coup .....le cher remi c ets grosse influence .....normal comme tout ceu qui le cotoie enfin bon je n ai marre de lui sucer la bite .....mais bon j arrive pas a faire uatrement
sinon ......ba pour ta question merwan ........alors faire des trucs pour le plaisir (comme herbert ) ......genre une anim de poungi ......héhé
mais serieusement je ne me vois pas dans l anim ......plus bd .......quelque chose pour pouvoir raconter des trucs et que ca prenne pas 12ans ......
donc voila......sinon lou ......ba en se moment je suis aps trop axé cul .les gobelin ca frigidifie vachement ........allez savoir pourquoi ....
sinon pour celui que tu trouve bien .......moi je trouve ca marrant ..mais c est quand meme hachement gratuit .......enfin meme si je vide un peu ma tete dedans .......mais d un coté je trouve ca bizar que les gens s accroche dessus ...... c plutot pour le sens ou pour le graphisme .......enfin dans l idée .....ma tit lou pour savoir merci /...
tonton.......ba quest ce que tu veu temps qu ils auront pas compri que pour combattre le sida il faut mettre une capote quest ce que tu veu .......... ....
jesus .......pour les croquis kratul ma mis au courant que tu etais assez "vip " sur ce coup la ........mais bon je spere que tu pourra trainer avec nous bientot ........enfin bon .....voila
merci encore .....bisou
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merwan tu connais remi ?.........ah oui promo marc maggiori ......mmmmmmh je vois .......
en tout cas pour le coup .....le cher remi c ets grosse influence .....normal comme tout ceu qui le cotoie enfin bon je n ai marre de lui sucer la bite .....mais bon j arrive pas a faire uatrement
sinon ......ba pour ta question merwan ........alors faire des trucs pour le plaisir (comme herbert ) ......genre une anim de poungi ......héhé
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sinon pour celui que tu trouve bien .......moi je trouve ca marrant ..mais c est quand meme hachement gratuit .......enfin meme si je vide un peu ma tete dedans .......mais d un coté je trouve ca bizar que les gens s accroche dessus ...... c plutot pour le sens ou pour le graphisme .......enfin dans l idée .....ma tit lou pour savoir merci /...
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"putain google c le meillleur site internet !!! "
la pute a barth
barth dit :
meme un mec comme moi en apprends tt les jours
ca me sidere
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Little Lou
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Pourquoi tu veux que j'explique mon kiffage, t'as aucune poésie ou quoi?
Bon, alors j'essplique, s'il faut expliquer: m'est avis que ce n'est ni pour le graphisme, ni pour le sens, mais pour les deux mêlés. Même si c'est n'importe quoi, il y a quand même une impression de construction qui s'en dégage, ça reste lisible, et puis ça a un côté plymptonnien comme dirait haribelle, voilà quoi, il en faut pas plus. C'est peut-être justement parce qu'ils sont une retranscription directe de ce que tu as dans ton esprit que je trouve que ceux-ci, entre tous, ont terriblement de force. Et puis je kiffe, je kiffe quoi, voilà. (les mains, tout en haut, à gauche, me font penser à du Quentin Blake... tu es fan?)
Bon, alors j'essplique, s'il faut expliquer: m'est avis que ce n'est ni pour le graphisme, ni pour le sens, mais pour les deux mêlés. Même si c'est n'importe quoi, il y a quand même une impression de construction qui s'en dégage, ça reste lisible, et puis ça a un côté plymptonnien comme dirait haribelle, voilà quoi, il en faut pas plus. C'est peut-être justement parce qu'ils sont une retranscription directe de ce que tu as dans ton esprit que je trouve que ceux-ci, entre tous, ont terriblement de force. Et puis je kiffe, je kiffe quoi, voilà. (les mains, tout en haut, à gauche, me font penser à du Quentin Blake... tu es fan?)
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lou ...ok .....c juste que je pensais que ca pouvait degager quelquechose de gratuits par le coté ou je il n y apas de vrai sens et que c t simplement du gros n importe quoi ....merci
attention 36 15 ma life
pour quentin blake tu va rigoler ....mais c t mon illustrateur préfré quand j etais mome ......je me souvien des illustr pour goerge le bouillon .....enfin tout les roal dahl ......et surtout d un bouquin que j adorai qul avait ecrit avec uen mami qui accrochait plein detruc sur son velo au fur et a mesur de l histoire .......c marrant d ailleur car j etais super fermé petit je n appreciai que le classisme les flamand ....des que j avais un truc genre bbacon schiele ...je disais " a cest caca" .......alors que quentin blake c t tres laché avec un graphisme assez libre.......;ba je sias aps pourquoi j accrochai ....en tout cas bill plymton et quentin blake ....merci .....
bisou
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la pute a barth
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