Mouchart avec un t. Je viens de m'apercevoir que ce garçon a déjà sa notice sur Wikipédia. A quand le Larousse?Je ne remercierai jamais assez Zep et Beoît Mouchard pour l'initiative du concert de dessins

Si l'indigence est effectivement un gros défaut en matière artistique, la simplicité et l'épure esthétique me semblent plutôt être des qualités. Quant au minimalisme, c'est un style, que l'on peut aimer ou pas.je ne peux m'empêcher de trouver cette affiche inefficace sur le plan du message publicitaire pour cause de (rayez les mots qui vous choquent) simplicité/minimalisme/indigence/épure esthétique.
Je ne sais pas si je me mets des oeillères, mais j'aime bien cette affiche. Bien sûr, comme beaucoup de gens, elle m'a surpris à première vision, mais tout bien réfléchi, cela me semble intelligent et efficace. D'abord son minimalisme est parfaitement cohérent avec le travail de Trondheim, qui a toujours contrebalancé ses limites (qu'il n'a jamais cherché à cacher et sur lesquelles il est en train de travailler: c'est d'ailleurs cela le véritable but des "Petits riens") par un travail au niveau du concept. Si tu n'aimes pas cette affiche, je suppose que tu n'as pas aimé ses premiers travaux comme "Psychanalyses" ou "Lapinot et les carottes de Patagonie"? Par ailleurs, le concept de ce visuel me semble nettement moins simpliste qu'il y paraît: déjà, il y a une mise en abyme qui est intéressante, puisque c'est le support même de ce visuel (l'affiche) qui est déchiré. Et on pourrait imaginer que ce visuel soit à nouveau "déchiré" par un autre dessin, et ainsi de suite. C'est un visuel qui est en quelque sorte "conscient" de son support et qui l'exploite. Il n'aurait pas le même sens en couverture d'un magazine par exemple. Je ne sais pas si je suis très clair... Ensuite, cette main qui vient littéralement crever l'affiche me semble symboliser le pouvoir des auteurs sur leur création, et remettre leur rôle sur le devant de la scène après des années d'affiches mettant en valeur les personnages (c'est d'ailleurs l'une des tares congénitales de la bande dessinée: on s'intéresse aux personnages mais pas aux auteurs). En somme, cette affiche prône le primat de la réalité sur l'imaginaire. Son défaut est peut-être justement de ne pouvoir pleinement s'apprécier qu'au regard des précédentes, puisqu'elle romp avec une tradition, déjà mise à mal par Schuiten, autre Grand Prix de la Ville d'Angoulême ayant fait évoluer la manifestation de manière positive par les orientations données. Son autre défaut est peut-être la couleur choisie pour le fond: le rouge est très connoté politiquement. Si cela est assumé, pourquoi pas. Mais dans le cas contraire, c'est une maladresse qui brouille le message.
Nous sommes bien d'accord. Si tu as l'occasion de croiser des éditeurs, n'hésite pas à leur répéter, j'aimerais être certain qu'ils en sont tous convaincus... Il est évident que le FIBD doit travailler en collaboration avec les éditeurs, ce qui n'est d'ailleurs pas chose facile puisque chacun à tendance à tirer la couverture à soi... L'indépendance, notamment financière, du FIBD est donc primordiale pour pouvoir préserver une programmation de qualité. En ce qui concerne l'Espace manga, l'exposition que nous sommes en train de produire n'aurait pas pu être possible sans le soutien des éditeurs, notamment en matière de droits iconographiques. Donc ça ne se passe pas trop mal, merci. Pour ce qui concerne la venue des auteurs japonais, il reste encore du travail à faire. Il est délicat pour moi d'aller plus avant, mais disons qu'il n'est pas évident de faire changer certaines mentalités.Je le répète : le FIBD ne peut à lui seul fournir toutes les ressources, humaines, intellectuelles ou financières, nécessaire à un espace manga dense et créatif. C'est normal, ce n'est pas son rôle.
Tu as tout à fait raison de revenir sur les précédentes initiatives du FIBD en direction de la production asiatique et leur manque de cohérence au fil des ans. En 2005, les responsables de cette programmation n'avaient à leur disposition qu'une scène, accolée aux stands des éditeurs de mangas. Ils avaient néanmoins su transcender ce maigre capital de départ pour proposer principalement des rencontres, très intéressantes dans l'ensemble, et quelques projections. Pour différentes raisons, ces organisateurs n'ont pas renouvelé l'expérience l'année suivante. En 2006, une autre équipe a pris le relai et proposé une programmation honorable mais qui souffrait du fait qu'elle était reléguée au sous-sol de l'espace Franquin (comme les Rencontres internationales) loin des stands des éditeurs, et donc de leur public potentiel. En 2007, ce sera encore une autre configuration, espérons-le définitive: l'espace dédié aux mangas sera situé place du champ de mars, à proximité du Pavillon des Jeunes Talents (en espérant une synergie entre les deux espaces) et doté d'une surface nettement plus importante que les années précédentes. Par ailleurs, cet espace sera entièrement dédié aux animations, puisque - c'est la grande nouveauté d'angoulême 2007 - les exposants seront tous regroupés sous une seule et grande "bulle", légèrement excentrée vis-à-vis du centre ville. Wait and see, donc.En 2005, l'espace manga était en plein bordel ambiant mais le programme était ultra intéressant pour des publics plutôt variés. Mais en 2006, on a eu une bulle manga inaccessible ou presque par sa disposition, un rejet de certaines sociétés coréennes dans une bulle plus éloignée, un espace de débats trsè mal situé...