Fargo a écrit :Purée faut être courageux ici pour dire qu'on veut voter Sarko.
C'est ce qui s'appelle "avoir le courage de ses idées". C'est là ce qui est en cause, ici comme ailleurs. Et rien de plus, rien de moins. Du moins dès lors qu'on assume que le sens même d'un tel dialogue avec autrui réside dans la confrontation des idées, dans un échange où ce qui importe n'est pas d'avoir raison, mais d'entendre raison (et puisqu'apparemment il faut le redire : personnellement, je ne demande qu'à être convaincu du caractère inoffensif de N. Sarkozy... Et n'ai encore rien entendu de convaincant à cet égard).
Dire pour qui on va voter reste donc bien une forme de courage, sans doute... Mais pour d'aucuns, cela pourra sembler la moindre des choses, pour peu que l'on soit dans un cadre démocratique.
Fargo a écrit :Un programme de droite qui peut éventuellement règler des problèmes auquel la gauche ne touchera jamais (service minimum des transport, j'en rêve!).
En effet, selon la façon dont on considèrera le phénomène de la grève, il n'est pas difficile d'y voir une nuisance considérable pour beaucoup. Ce qui, sur le fond, justifie pourtant l'existence de tels comportements, c'est d'abord l'histoire qui est la nôtre, et est intimement lié à la forme même que peuvent proendre ces mouvements sociaux. Un exemple de proximité immédiate : d'où vous sont écrites ces lignes (un pays où toute forme de contestation reste particulièrement mal vue), le droit de grève comme celui de manifester existent en principe, mais uniquement dans la mesure même où ces actes ne créent absolument aucun blocage, pas la plus petite vague de dérangement à qui que ce soit (à commencer par les décideurs et dirigeants vers lesquels ce type d'actions est en général adressé) dans le cours normal de toute la société alentour : pas la moindre influence sur le trafic de trains pour les cheminots, pas le droit de bloquer la circulation pour manifester, mais seulement de circuler au mieux sur une voie, encadrés par des cordons de police évoquant la délinquance plus qu'autre chose...
Bref : le sens même de ces actions se trouve remis en cause, anesthésié, et de ce fait même réduit à néant, garroté par un encadrement légal qui restreint drastiquement, non pas le droit à la contestation (ça pourrait être mal vu), mais les formes concrètes que peut prendre ce droit (ce qui est tellement plus simple à faire passer comme pilule, sous prétexte de "limitation du dérangement") : qui peut prétendre ne pas voir que remettre ainsi en cause le droit à faire grève, à manifester de cette manière, c'est saper à la racine toute vélléité de contestation, en interdisant toute manifestation réelle et légitime d'une telle orientation.
Au-delà de tous les abus, de tous les détournements, de tous les désagréments subis, le principe du droit de grève reste en tant que tel un acquis social (c'est-à-dire le résultat d'un combat et une avancée n'allant pas de soi, et n'existant pas depuis toujours) dont la remise en cause porte en elle un grave risque pour l'idée même que beaucoup (même s'ils ne s'en rendent pas forcément compte) peuvent se faire de la démocratie.
Les années Jospin c'est pas tellement qu'on y était mal, c'est surtout qu'on a raté le train en marche et que maintenant faute de moyens nos écoles et nos hopitaux tombent en ruine. Là où l'Ireland connait enfin un génération de jeune qui ne se barrent pas du territoire...
Bref la Gauche j'en ai ma claque et c'est pas elle qui aura les couilles de nous redresser.
La droite je lui donne le bénéfice du doute sachant que Chichi qu'on aime tant était un homme ultra consensuel et immobiliste qui n'a jamais chercher à redresser la france mais juste à se faire réélire.
Pardon, mais ne mélangeons pas tout. De quoi parle-t-on ? De l'élection présidentielle, ou du gouvernement du pays ? Si c'est du premier sujet, c'est du programme de Chirac et de ce qu'il a accompli comme président (deux septennats confondus) qu'il s'agit de débattre. S'il s'agit du second sujet, peut-être faudrait-il se rappeler que nous sortons de cinq ans de gouvernement de droite, dont le bilan est de nature à se voir posé, analysé et quantifié. Jospin, quoi qu'on en pense, c'est du passé déjà lointain ; rien n'aurait donc été (pu être ?) accompli en cinq ans de pouvoir possédé entièrement et sans partage aucun (à quelque échelon ou aspect que ce soit) par la droite chiraquienne ? Soyons sérieux un instant !
De ce qui peut tomber en ruines dans la pays, qu'a donc tenté de redresser la droite, que ce soit Raffarin, Villepin ou Sarkozy ("co-gérant" de ce bilan, comme le dit un intervenant particulièrement convaincant dans l'une des vidéos présentées précédemment) ? Comment ne pas prendre en compte ce bilan, ne pas en demander des comptes à un moment de choix comme celui-ci ? Or rien, pas un mot sur le sujet de la part du candidat "sortant". Ca veut quand même dire quelque chose...
Une autre vidéo mise en ligne l'autre jour fait le bilan du passage de N. Sarkozy au ministère de l'intérieur. Son visionnage est recommandé pour se rendre compte de l'inefficacité foncière, voire de la nuisibilité des mesures prises par ce ministre au fil des ans, sur divers problèmes de société (fermeture du centre Croix-rouge de Sangatte, loi sur la prostitution...), où à chaque fois, les grand mots et les grandes déclarations n'auront finalement mené qu'à des actions contre-productives, aggravant encore les problèmes posés au départ, et rendant seulement leur visibilité directe pour le grand public
Plaider le bénéfice du doute pour la droite et son action au pouvoir en en prenant pour seule figure comptable J. Chirac, c'est un peu gros, non ?
Je m'en fiche de ses idées extrêmes mais j'échange quand même pas mon kilo de prof contre un kilo de flic...
Dans ce cas, la question ne devrait même pas se poser. C'est bien de la dangerosité du personnage qu'il s'agit là, au niveau des actes et des décisions pris et concrétisés à ce jour. C'est-à-dire que par-delà même les idées dont il peut se réclamer, ses actes et son bian sont parlants quant à ce qui nous pend au nez s'il est élu.
Au final je suis tiraillé par la peur d'avoir une France à feu et à sang, sans que ça arrange véritablement les choses. Ou de voir continuer cette espèce de politique gauchiste où on n'ose pas parler des choses qui fachent et où tout part lentement en couilles parce qu'on n'est pas foutu de s'adapter au monde extérieur.
A supposer que le problème se pose en ces termes (ce dont je ne présume pas), il me semble largement plus facile et démocratiquement comme humainement moins coûteux, d'agir en sorte de faire "parler des choses qui fâchent" (grâce au droit de grève, notamment), que de devoir vivre une mise à feu et à sang de son pays. Mais c'est un point de vue personnel...
(la plupart des aquis de gauche se sont fait sous un climat économique vachement plus favorable quand même).
Houlà... N'exagérons rien. Les congés payés, dont on a parlé un peu l'an dernier pour des raisons d'anniversaire, ont été créés en 1936, hein, soit certainement pas au moment le plus favorable d'un point de vue économique. A cette époque, en Europe, on est en plein contre-coup de la crise de 1929 !
Tout cela pour dire qu'il s'agit là d'un exemple (parmi bien d'autres) où le social a pris le pas sur l'économique, en étant imposé à un patronat qui ne l'aurait certainement pas choisi de lui-même (comme il n'aurait certainement pas choisi de lui-même la semaine de 70/55/45
[rayer la mention inutile] heures). Ou, pour le dire autrement, d'un exemple où la volonté politique a primé sur les seules considérations économiques. Comme il est juste de penser la politique : comme primant sur l'économie, et non l'inverse.
J'ai l'impression d'enfoncer des portes ouvertes en séries...
Reste la solution de voter Sego, puis voter au centre ou à droite aux législatives (dans l'optique où elle au moins ne dissoudrait pas l'assemblée).
Oui, la cohabitation peut sans doute représenter un recours pour l'électorat, malgré (ou dans la mesure même où ?) le système et l'intelligentsia politiques qui font des pieds et des mains pour rendre cette perspective plus improbable (cf. l'introduction du quinqennat et le calendrier électoral choisi dans la foulée pour entériner un aval inconditionnel à un même courant politique). Il s'agit certainement là d'une hypothèse intéressante à imaginer et discuter, quelle que soit la configuration de ce "partage" des tâches.