Pour ce qui est des références faciles au Nô ou au Shintô, c'est toujours problèmatique... C'est comme dire qu'on voit du Molière dans les 12 travaux d'Astérix... Alors, dans la manière d'envisager la mise en scène, et dans un contexte culturel qui prédétermine les actions avant la barrière de la conscience, effectivement cela a peut-être un poids... Mais c'est difficile à évaluer et donc casse-gueule comme question. Comme quand on pose la question à un animateur/réalisateur/autre sur l'origine de ses influences, la plupart du temps, il va dire :"Bah, j'en ai pas vraiment, en fait si, j'en ai plein..."Balak a écrit :ça semble découler du théatre Noh (c'est une explication cliché et j'aimerai bien savoir si elle a une valeur réelle, d'ailleurs).
Azuma fait une réflexion très intéressante dans son bouquin, comme quoi les Japonais actuels et les Otaku actuels se considérent comme les réceptacles de l'esprit d'Edo, en passant sous silence deux grandes fractures où le Japon s'est trouvé presque acculturé et a dû insuffler une partie de la culture occidentale chez eux, volontairement ou non, durant la révolution de Meiji et après la seconde guerre mondiale. Une fois le cadre récupéré, ils se sont vite débarrassés de ces origines "honteuses" pour essayer de se persuader qu'ils sont restés dans une continuité purement Japonaise au point de fantasmer un pseudo-japon historique (réapparition des thèmes qui font typiquement japonais : shintô, yôkai, samourai, etc...).
Le point fort du Japon est d'avoir transformé et dérivé d'une même base de départ comme le disait Fafah, je crois, pour arriver à des enjeux formels et fondamentaux totalement différents.
@+
Chron