Paprika de Satoshi Kon (UP OST & DVD FR)

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Anton
Don Quichotte
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Message par Anton »

>_< Ohé on n'a pas dit que le film était mauvais mais que le père Kon ne se renouvelait pas vraiment et n'atteignait pas l'efficacité de mise en scène dont il avait sut faire preuve sur ses autres films, le pic étant à mes yeux Millennium Actres, d'où déception relative. Disons que sur une échelle 5 à la cinemasie je lui donnerai un 3,25/3,5 minimum.
Me faire balader" ça ne m'a pas gêné cette fois-ci
Malgré la frénésie d'imbrications des niveaux de réalités de Paprika je n'ai jamais eu le sentiment de me faire balader comme ds ses autres films, pas ressenti le vertige "ontologique" (me demandez pas de définir, mais ça claque comme formule) habituel. J'ai trouvé ça plutôt prévisible ds les mécanismes.

Chai pas pourquoi, ou plutôt si, mais ça m'a fait repenser à une scène du Loup-Garrou de Londres où le perso atteint de lycantrophie cauchemarde à répétition (rêve ds le rêve du rêve...). Très efficace cette scène. Fait 15 ans que j'ai pas revu le film mais la scène est resté gravée...
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Icaras
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Message par Icaras »

Tiens c'est marrant de retrouver sur le forum des impressions semblables a la mienne lorsque je suis sorti du film alors que tous mes potes autour de moi etaient en extase totale (comme quoi le film a completement conquis certaines personnes malgré tout). Je suis assez d'accord avec tout ce qui a été dis donc je vais pas repeter. En revanche j'ai pas senti de baisse de régime au niveau technique, si ce n'est que les décors ultra réalistes texturés sont parfois pas du meilleur gout a mon sens.

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2501
Morning Musume
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Message par 2501 »

Je me sens obligé d'intervenir en tant que personne conquise. :kgrin:

Mais d'abord merci pour l'info ! J'aurai pas supporté de passer à côté.


Etonné de voir autant d'avis mitigés ici. Je connais bien la filmo de Kon et j'ai vu dans ce Paprika une sorte de film somme, pas un best of, mais un film qui prend comme sujet son propre cinéma. Beaucoup de cinéastes ont récemment fait ce genre de démarche, avec des résultats souvent très décevants (Shyamalan, Kitano, entre autres), alors que dans Paprika, on sent un enthousiasme vraiment communicatif et une inspiration constante. Un film plus plastique que classiquement attaché aux personnages (bien qu'à la fin, il y ai qiuand même une belle sensibilité bien présente).

Bref, je commence à paraphraser mon avis, copié/collé de celui-ci :


Paprika a tout du film concept et pourtant il est avant tout un divertissement expansif et généreux. On sent un enthousiasme fou dans cette œuvre à la limite d’une euphorie perpétuelle. Totalement communicative. Si bien que le film paraît accessible à tout public n’ayant pas peur d’un grand huit cinématographique.
Si l’on voulait vraiment chercher à redire, juste pour essayer d’échapper momentanément au torrent de superlatifs et aux onomatopées d’extase un peu primitives qui viennent immédiatement après sa vision, on pourrait asséner que le film est victime de son système qui prend souvent le pas sur l’émotion. On pourrait. Mais non. Il serait de trop mauvais esprit de juger le film sur ce qu’il n’est pas, sur cette facilité évitée d’aller directement aux classiques raccourcis sentimentaux. Car Paprika n’est pas dénué d’émotion, celle-ci est juste distillée habilement au milieu d’un incroyable tourbillon de sensations.
La séquence prégénérique très depalmienne dans sa proposition de « matrice originelle » (comme le plan-séquence de Snake Eyes elle sera décortiquée par la suite, mais ce n’est ici qu’une partie du film !) laisse place à un magnifique générique où Paprika virevolte dans la ville telle le double de Mima sur la musique de Susumu Hirazawa, qui prend le risque de la techno-pop entraînante et acidulée.
Dès l’ouverture, le programme est annoncé : « it’s showtime ! »

On a souvent reproché à Satoshi Kon de réaliser des films réalistes qui pourraient tout aussi bien être faits en prises de vues réelles. Mais il profite au contraire pleinement de la spécificité de l’animation, pour rendre avec aisance ses idées visuelles qui dans un film live seraient phagocytées par les effets spéciaux. Car dans l’animation, même avec un fond réaliste, chaque distorsion physique, chaque intervention imaginaire, est acceptée car le pacte du « tout est possible » est implicitement passé avec le spectateur.

Satoshi Kon est un véritable auteur et l’on n’a pas attendu ce dernier film pour le constater. Avec relativement peu de films à son actif, il a déjà constitué une véritable œuvre. Et dans le sommet jubilatoire qu’est Paprika on reconnaît ici ou là des ingrédients tirés d’anciens opus sans que jamais cette récurrence se fasse répétition inutile.
On retrouve beaucoup de Paranoïa Agent; néanmoins, et c’est une des surprises, délesté au maximum de l’observation sociale avisée qu’on lui a connu depuis ses débuts. Bien sûr, les personnages sont ancrés dans un Japon contemporain - notamment un génie de l’informatique presque otaku - mais jamais l’observation de ses contemporains ne prime sur l’intrigue et ce besoin constant d’aller de l’avant, de raconter. Le récit pour le récit, la mise en abyme sans cesse renouvelée, multipliée, le plaisir des pièges, de la manipulation, de l’illusion, tout concourt ici à donner pour sujet le cinéma en lui-même, la manière de raconter des histoires avec des images en mouvement et des sons, à la sauce Satoshi Kon. Sa série télé nous donnait à voir un panel de personnages « réveillés » par un mystérieux protagoniste armé d’une batte. Ici, on a au coeur de l’histoire la facétieuse Paprika, qui parcourt les rêves en apportant son aide, non pas pour littéralement réveiller les gens, mais pour éveiller le lien avec la réalité, sans jamais donner une solution clé en main comme dans un banal film policier. On a ici une thématique très importante du film qui est celle du jeu, de pistes, d’enquêtes, de faux-semblants, de miroir, etc...
Quand le DC Mini, procédé qui permet de rentrer dans les rêves, est dérobé, les choses sérieuses commencent. Mais le cinéaste lui, continue à jouer, avec les motifs, les altérations du réel, les visuels décomplexés des rêves. La détective onirique aura fort à faire pour démêler les fils de l’intrigue, complexe, mais le déroulement est d’une limpidité confondante à l’image. Kon nous balade mais ne nous perd jamais. Et c’est quasiment un exploit tant le récit semble partir dans tous les sens alors qu’il n’en est rien. On retrouve ainsi la structure d’univers mental de la dernière partie de Perfect Blue, où Kon sondait littéralement l’esprit torturé d’une jeune chanteuse harcelée, ainsi que des incursions dans le cinéma comme dans Millenium Actress, l’humour joyeuse de Tokyo Godfathers, bref un kaléidoscope de son cinéma. Sauf qu’ici tout est multiplié, et nous sommes vite face à des situations folles, ne relevant plus du simple passage rêve/réalité, mais de l’agrégat onirique des songes de plusieurs personnages, de réalité virtuelle, de fictions à l’intérieur de la fiction, de récits parallèles, d’autres qui fusionnent pour aller jusqu’à l’inévitable contamination.

Prenant pour thème principal la belle mécanique de son cinéma, le film n’en demeure pas moins touchant, mais à retardement, et d’une façon extrêmement subtile et efficace. Il n’oublie jamais ses personnages car même s’il met en avant pendant une bonne partie le dispositif, l’étalage des mondes et l’entrechoquement des rêves, l’humain est toujours là en filigrane pour amener une conclusion douce et apaisante. Au-delà du grand ride de l’imaginaire, on trouve tout de même des messages discrètement amenés et d’autant plus éloquents qu’ils sont en contraste et en reflet avec le déluge esthétique.

On est ici au bout du système Satoshi Kon. Si bien qu’après telle fête, on se demande avec une pointe d’appréhension quelle pourra être la suite de sa carrière. Comment va-t-il gérer ce film somme, cette apothéose de son style ? La maîtrise de cet artiste exceptionnel, jamais démentie pendant 90 minutes, rassure sur sa probable clairvoyance à ce sujet. Car contrairement à de nombreux grands auteurs contemporains, qui se sont eux aussi récemment penchés sur leur œuvre à travers leur dernier opus (de Gilliam à Kitano en passant par Shyamalan), cette quasi-introspection n’est pas autiste et douloureusement répétitive, elle est au contraire diablement consciente d’elle-même et d’une joyeuse aisance, comme un point d’orgue à une carrière décidément très impressionnante.

Paprika est un spectacle vertigineux, d’un foisonnement visuel insensé, doté d’un humour touchant et, il va sans dire, d’une classe folle dans la réalisation. Techniquement irréprochable, et d’une créativité sans limites, le film surprend constamment.
On en ressort enchantés, secoués, émerveillés, de ces sentiments devenus si rares à la sortie d’une salle de cinéma.
Difficile d’exprimer à quel point la narration touche ici au sublime. Elle devient ainsi sujet du film, sans jamais tourner à la théorie intellectualisée. Opposant, mélangeant, triturant, fusionnant réalité et rêve, Satoshi Kon trouve avec Paprika le sujet idéal pour exprimer le génie de son cinéma et la virtuosité de sa mise en scène. Comme souvent avec les grands films cela tient d’une apparente simplicité. Mais derrière ce qui pourrait être en d’autres mains un infernal et incompréhensible capharnaüm se trouve un démiurge qui s’amuse, invente et diverti au plus haut point avec une insolente inspiration. Chapeau bas.
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Chron
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Message par Chron »

Merci pour cette jolie critique. Elle transcrit parfaitement l'enthousiasme qui nous envahit à la fin de la première vision de ce film, d'autant plus si c'est la découverte des films de ce réalisateur. Cet enthousiasme est très réjouissant, mais je ne sais pas s'il fait preuve de beaucoup de recul. On dirait que tu n'as pas regardé le film à tête reposée pour voir ce qu'il en restait après la poudre aux yeux (même si l'expression est exagérée, et ne rend tout de même pas justice au film). Même si le show est effectivement des plus réjouissants.
d’une joyeuse aisance
Je ne pense pas, ce film a été très dur et éprouvant pour lui, mais c'est aussi là la preuve d'une grande oeuvre, faire paraître simple ce qui a demandé un ouvrage colossal.
@+
Chron
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2501
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Message par 2501 »

Chron a écrit :ce film a été très dur et éprouvant pour lui
Je ne savais pas. Comme tu dis, on ne s'en rend pas compte un instant.

J'ai vu le film il y a à peine 24h, je ne sais pas si je n'ai pas assez de recul mais je meurs d'envie de le revoir et je ne lui ai trouvé que peu de défauts. Ce que vous lui reprochez en général (manque d'émotion, jeu trop évident sur la mécanique de sa mise en scène) est justement ce qui m'a le plus touché.
Pas que les personnages ne m'aient pas touché (la conclusion marche assez bien de ce côté-là) mais je pense que le jeu de la mise en scène et le côté plastique reste le sujet principal (ce que tu appelles malheureusement "poudre aux yeux") et j'avais adoré ça dans la dernière partie de Perfect Blue.
On verra à la 2ème vision si le plaisir reste intact mais je ne me fais pas trop de souci. J'ai assez souvent une satisfaction esthétique sur des films qui vont dans ce sens (Kill Bill vol 1, Le Nouveau Monde, Innocence, par ex) et quand c'est réussi ça marche à chaque redécouverte.
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Chron
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Message par Chron »

Ah ouais, tu oses quand même comparer ça avec Kill Bill 1, qui est quand même l'archétype du film "poudre aux yeux"... Hormis le vernis djeun's, tu grattes un peu, il te reste rien de ce repompage tarantinesque... Kon va tout de même un peu plus loin que ça...
@+
Chron
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2501
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Message par 2501 »

C'est pas une comparaison directe, mais bon, tu auras compris même si tu n'aimes pas le film.
A priori tu n'es pas sensible à ce genre de cinéma qui se fonde plus sur la forme que sur le fond (au point que la forme devient le fond). C'est particulier. Je rentrerai pas plus dans les détails parce qu'on va s'éloigner du sujet, mais faire d'un patchwork d'influences un film unique ou faire du formalisme intelligent n'est pas une honte (et n'est pas à chaque fois creux et vain).

Vivement le 6 décembre (et la sortie de Grindhouse :kpfff: ).
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Manuloz
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Message par Manuloz »

Nouvelle interface (avec de nouvelles sections) du site japonais de Paprika :
http://www.sonypictures.jp/movies/paprika/

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Tsuka
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[Event] Exposition Paprika à Paris

Message par Tsuka »

---- News Catsuka

J'ai le plaisir de vous annoncer que la galerie Arludik (Paris) proposera du 23 Novembre au 14 Décembre 2006 une exposition d'originaux de Satoshi Kon réalisés pour la conception de son dernier long-métrage "Paprika" (toujours prévu dans nos salles le 6 Décembre). Recherches graphiques (personnages, décors), mises en couleurs numériques ... à noter que certains originaux seront mis en vente.

Image

"Exposition Paprika"
23 Nov au 14 Déc 2006
Du mardi au samedi de 14h à 16h (entrée gratuite)
12-14, rue Saint Louis en l'Ile (Paris 4ème)
www.arludik.com

----

damien
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Message par damien »

Houahou! gé-nial! Merci pour l'info ^^.
Modifié en dernier par damien le lun. 19 juil. 2010, 11:26, modifié 1 fois.

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parotaku
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Message par parotaku »

Effectivement, excellente nouvelle...
J'y serais... :kniko:
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Jett Ho
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Message par Jett Ho »

Cool cette galerie... ils avez deja fait Giger, Otomo etc... ils suivent bien l'actualité en général.

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Tsuka
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Message par Tsuka »

Deux nouveaux extraits de Paprika (VO) :
http://www.excite.co.jp/dogalog/special/paprika/

L'affiche japonaise du film :
http://blogs.yahoo.co.jp/paprika_movie/3727076.html

Le trailer en meilleure qualité :
http://www.sonypictures.com/intl/jp/mov ... r/500k.asx

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parotaku
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Message par parotaku »

Merci Tsuka...

Je la trouve vraiment très belle (sur) cette affiche... :kfbeuh:
Ce qui très est fort c'est que Satoshi Kon est toujours resté fidèle à 'son type' d'affiche, mettant en avant le(s) personnage(s) principal sur un fond d'exhubérance matérielle...

Paprika:
http://blogs.yahoo.co.jp/paprika_movie/3727076.html

Tokyo Godfathers:
http://plaza.bunka.go.jp/english/festiv ... /tokyo.jpg

Millenium actress:
http://www.japmax.com/catalog/chiyokobook.jpg

Perfect Blue:
http://membres.lycos.fr/animevote/fond/perfect-1024.jpg
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ACME
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Message par ACME »

Merci Tsuka;
Parotaku: c'est intéressant cette comparaison des affiches, effectivement,Kon décline un même type de mise en valeur des personnages principaux. :kniko:
Tout employé tend à atteindre son niveau d'incompétence.
( Principe de Peter)

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